ALÈS : Les militants du CRAC ont mis en scène "la souffrance des taureaux"
L'action des militants du CRAC Alès a été remarquée ce samedi 8 septembre devant la mairie d'Alès de part sa forme très originale. Installés sur un drap blanc, piqués de banderilles et arrosé d'un colorant rouge vif, ils ont simulé "la souffrance des taureaux." C'est que l'on appelle un happening. "Nous sommes en contact avec la mairie d'Alès depuis huit ans. Max Roustan ne veut pas dialoguer avec nous et ce malgré nos courriers, alors que nous défendons une cause, l'abolition de la corrida, pour laquelle 55% des Alésiens sont d'accord d'après le sondage CSA que nous avons commandé, précise Jean-Pierre Garrigues, vice-président du CRAC Europe. On ne peut pas être maire d'une ville et faire l'autruche." Alors pour mettre un "petit coup de pression" à l'édile, l'association a décidé d'organiser tous les mois un événement et cela a commencé ce samedi avec ce happening. "Nous poursuivrons ensuite par la distribution de tracts, et nous irons pourquoi pas nous enchaîner à l'intérieur de la mairie." Humour ou promesse, nous le saurons bien assez tôt.
Et puis, le CRAC ne comprend toujours pas pourquoi, il n'aurait pas le droit d'intégrer le groupe associatif "Alès 1901" qui donne de nombreux avantages aux associations alésiennes. "On nous refuse l'accès, mais on ne sait pas pourquoi. Ce n'est autre que de la discrimination. D'ailleurs si d'ici octobre ce dossier n'avance pas, nous nous rapprocherons de notre avocat" menace Jean-Pierre Garrigues.
"Le CRAC fait de la politique, ils n'a pas sa place dans Alès 1901"
Contacté par téléphone, Max Roustan, maire d'Alès, a confirmé ne pas avoir l'intention de rencontrer les militants du CRAC. Il aurait même demandé au Sous-Préfet d'Alès, Christophe Marx, de déplacer la manifestation dans un autre coin de la ville sous prétexte qu'il devait célébrer cinq mariages en mairie. Une demande qui malgré des négociations avec le CRAC n'a pu être accordée. "Malgré leur présence, il y aura donc bien ces mariages. Ils peuvent essayer de m'interpeller mais si vous voulez mon avis, ils s'y prennent d'une bien mauvaise manière avec moi. Je les ai déjà reçu, je leur ai accordé de nombreuses choses mais suite à cela, ils ont voulu faire de la politique et appelé à voter contre moi lors des Législatives. Et puisqu'ils font de la politique, ce dont ils n'ont pas le droit en tant qu'association, ils n'ont pas leur place dans Alès 1901" se défend le maire avant d'ajouter : "Il faut qu'ils comprennent que malgré le fait que j'ai horreur de la corrida, je respecte ceux qui apprécient cette pratique, d'autant que je suis sous l'égide d'une loi nationale qui autorise la tauromachie." La mise à mort de la corrida à Alès ne semble donc pas encore au programme.
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@objectifgard.com