CHEMIN-BAS Le préfet met fin aux rumeurs : "Les salafistes n'ont pas la main mise sur le marché"
"Tout va bien !" C'est ainsi que le préfet du Gard, Hugues Bousiges a conclu son tour des étales du marché hebdomadaire du Chemin-Bas d'Avignon à Nîmes, ce mardi matin. Un marché qui, ces derniers temps, a suscité un intérêt particulier dans les colonnes et les cassettes des médias locaux.
Il y a une semaine de cela, les propos de Danielle, une étalière spécialisée dans le vin âgée de 62 ans, jeté de l'huile sur le feu dans un quartier déjà victime d'une mauvaise image. "Des hommes de confession musulmane m'ont agressé verbalement. Ils m'ont dit que je n'avais pas le droit de vendre du vin et que j'étais une femme impure et ont menacé de mettre à bas tout mon stock" précise-t-elle. Dès lors, la rumeur court qu'une bande de salafistes chercherait à imposer sa loi sur le marché. Pour en avoir le cœur net, le préfet du Gard s'est rendu ce mardi matin, dès l'aube, sur la place Pierre-Daudet, accompagné d'une horde d'élus, avec en tête de file, la députée Françoise Dumas. Face à Hugues Bousiges, Danielle est revenue sur cet incident avouant toutefois avec "honnêteté" qu'il date "d'il y a un an." "Si j'ai parlé de cette affaire, c'est parce que je veux que le marché du Chemin-Bas d'Avignon déménage, et je ne suis pas la seule à le vouloir. On ne peut pas rester ici, le sentiment d'insécurité est trop fort et pour nous et pour les étaliers."
Rassurer la population
Si le préfet du Gard a bien pris en compte ce sentiment d'insécurité, l’aveu de l'étalière le conforte dans l'idée que "les salafistes n'ont pas la main mise sur le marché du Chemin-Bas d'Avignon. D'ailleurs, depuis aucun incident de ce type ne s'est reproduit. Tout va bien et je suis venu ce mardi pour rassurer la population. Il y a eu un emballement médiatique autour de cette affaire qui s'est fondée en partie sur des rumeurs." Des rumeurs contre lesquelles, Fatima Mansouri, la présidente du comité de quartier du Chemin-Bas d’Avignon, s'est battue. "C'est inadmissible ce qu'a fait cette personne. Elle s'est servie de cette histoire, une agression que je condamne par ailleurs, pour tenter de faire partir ce marché. C'est lamentable de parler à la presse d'un intégrisme généralisé. Imaginez les conséquences. Notre quartier souffre déjà d'une mauvaise réputation. Nos jeunes n'ont pas besoin qu'on les assimile à des intégristes."
Reste à résoudre ce problème de sécurité. Pierre, un forain fermier, regrette de voir les clients déserter le marché à cause de "la délinquance" : "On a perdu la moitié de notre chiffre d'affaires. Le marché n'a plus rien à voir avec celui d'il y a trente ans. Avant, il y avait plus de monde, je parle des clients bien sûr mais aussi des étaliers. Il y a des choses à faire pour que ça change !" Vidéosurveillance, renforcement de la présence des policiers ou déménagement du marché, les élus de la Ville et le préfet ont entamé une concertation sur l'avenir du marché du Chemin-Bas d'Avignon.
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@objectifgard.com