GARD : Pour les socialistes, le non-cumul des mandats c'est (presque) maintenant !
Depuis hier, la règle de non-cumul des mandats, édictée par Solférino, est entrée en vigueur au sein du Parti socialiste ! Les responsables politiques concernés, devront choisir entre leur fonction nationale (député ou sénateur) et leur fonction exécutive locale (président ou vice-président d'une collectivité). Une règle qui ne fait pas l'unanimité chez les socialistes…
" Dans le Gard, tous les députés ont abandonné leur mandat exécutif local ou sont en train de le faire", assure Alain Taisseire, secrétaire fédéral PS du Gard. Depuis hier, la règle de non-cumul des mandats est entrée en vigueur dans la famille socialiste. Chaque responsable politique qui cumule un mandat parlementaire (député ou sénateur) et une fonction exécutive locale (président ou vice-président de Région, Département…) doivent impérativement choisir.
Adopté en 2010, l'objectif de cette règle est "de renouveler le personnel politique" et par voie de conséquence : renouveler les idées. "Ça fait plusieurs années que l'on parlait de cette règle, mais elle n'avait jamais était votée", constate Alain Taisseire qui reconnait qu'il y a eu "un effet de résistance, malgré que ce soit un engagement de François Hollande". Vendredi, le président de la région du Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, a provoqué un tollé en déclarant : "ce que pense Martine Aubry, je m'en fous totalement. Que je conserve mes deux mandats ne me met pas hors du PS".
Des députés en passe de le faire, des sénateurs réfractaires !
"Les candidats PS pour les législatives ont tous signé un engagement qui stipulait que si ils étaient élus, ils renonceraient à leur mandat local", explique Alain Taisseire. Ainsi, William Dumas a abandonné son mandat avant d'être candidat aux législatives. Françoise Dumas et Fabrice Verdier "sont en train de le faire", nous assure le secrétaire fédéral. Les sénateurs sont plus réfractaires : " Ils estiment que parce qu'ils ne sont pas élus directement par la population, ils peuvent conserver leur mandat parlementaire", constate Alain Taisseire qui pense que cette attitude n'aide pas à redonner "de la crédibilité au personnel politique".
Mise en place par le président Hollande, la commission Jospin sur le rénovation et le déontologie de la politique, planche toujours sur une loi de non-cumul qui s'appliquerait à l'ensemble des responsables politiques français. Une énième commission pour certains, qui comme le disait Clemenceau, aurait pour fonction "d'enterrer le problème", plutôt que de le résoudre . " C'est vrai que ça aurait pu être un symbole fort de présenter un projet de loi en début de mandat. Mais il ne fallait pas prendre le risque de diviser la majorité, qui a beaucoup de choses à faire dans d'autres domaines", conclut Alain Taisseire.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com