« Ca y est Damien, il y aura la base à Nîmes ». Ce sont les premiers mots prononcés ce matin par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, à l’attention de Damien Alary, président du Conseil général du Gard. Il était 11h15 quand les deux hommes se sont téléphonés. « J’en avais les larmes aux yeux », confie Damien Alary. Ce qui a tant ému le président Alary, c’est cette très bonne nouvelle que nous vous annoncions ce matin. Un peu avant midi, Manuel Valls annonçait le transfert officiel du service de la sécurité civile de Marignane sur la base de Garons.

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en début d’après-midi, Damien Alary, entouré de Denis Bouad, son premier vice-président, et de Jean Denat, qui était chargé de ce dossier pour le compte du Conseil général, est revenu sur ces années d’efforts : « Depuis onze ans, beaucoup se sont battus. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, rien n’a été fait. Cet été, nous avons rencontré le ministre de l’Intérieur dans son bureau. On a beaucoup travaillé, on a mis tout notre poids dans la balance. C’est d’une importance capitale, c’est historique ! », se réjouit Damien Alary.

Une prévision de 350 emplois

Dans les faits, cela signifie que les 650 emplois actuels seront sauvegardés. Et à écouter le président du Conseil général, l’affaire n’était pas gagnée : « On courrait à la fermeture de l’aéroport ! » Mais, l’autre bonne nouvelle, c’est que 350 emplois devraient être créés dans les années à venir (100 emplois directs et 250 qui découleront de ce déménagement). Jean Denat, lui, voit encore plus loin : « On a la volonté de faire de Nîmes une base européenne de sécurité civile. Ça nous permettrait de travailler avec d’autres pays ». D’ici là, et le déménagement prévu pour le 1er janvier 2016, il reste du pain sur la planche aux élus gardois. « Il faut travailler sur l’accueil des pompiers. Une cellule d’accueil devrait être créée dans les semaines à venir. Il va falloir s’atteler aux problèmes d’hébergement, de construction. Le coût pourrait atteindre les 8 millions d’euros », explique Jean Denat. On ne sait pas encore qui financera ce déménagement. « C’est en cours de négociation », précise Damien Alary. L’autre point qui fâche les trois représentants du Conseil général du Gard, c’est, selon eux, l’attitude individualiste de Jean-Paul Fournier : « Il manque d’élégance, lâche Denat. On avait dit qu’on travaillait ensemble et il comptait poser la question demain au Sénat»

La réponse du berger à la bergère

En direct du Sénat, Jean-Paul Fournier n’a pas manqué de réagir. Joint par téléphone, le maire de Nîmes n’entend pas se laisser voler la vedette : « Monsieur Denat est un peu gonflé. Je ne suis pas là pour récolter les lauriers mais eux non plus. Et quand on parle de manque d’élégance, je souligne qu’ils ne m’ont pas invité à leur conférence de presse. Par ailleurs, la question que je poserai demain au Sénat est déposée depuis deux mois. Mais, je ne veux pas polémiquer. Je me réjouis de cette nouvelle que Monsieur Valls m’a annoncée en personne en m’appelant sur mon portable. C'est une excellente nouvelle pour Nîmes et pour le Gard ». Si tout le monde est content...

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com