JUSTICE : Julien Sanchez condamné à une amende de 4 000 euros mais toujours éligible
14h10 ce jeudi au Palais de Justice de Nîmes. Le conseiller régional du Front National Julien Sanchez, costume noir, chemise mauve, s’approche de la barre du tribunal correctionnel suivi de près, à sa gauche, de Stéphane Baudet, coiffeur nîmois âgé de 43 ans. Le troisième accusé, le gardien de musée Laurent Roux a, lui, choisi de ne pas faire le déplacement. Ils n’étaient donc que deux à écouter le délibéré rendu par le président du tribunal Bruno Lavielle. Derrière ces deux hommes, une foule impressionnante au regard de la taille de la salle d’audience. Les places assises se sont arrachées. Au fond de la salle, les sympathisants du Front National restent debout. En silence. Ça ne va pas durer…
Ils étaient beaucoup moins nombreux le 18 janvier dernier dans cette même salle d’audience du palais de justice nîmois. Ce jour-là, la justice reprochait à Stéphane Baudet et Laurent Roux d’avoir posté des messages haineux sur la page Facebook de Julien Sanchez. Le frontiste, lui, était jugé en tant qu’hébergeur, en tant que directeur de la publication. Ce jour-là aussi, il y avait sur le banc des parties civiles la compagne de Franck Proust, Leïla Tellaa. Nommée dans les échanges de message, elle s’était sentie offensée par les propos tenus sur le portail de Julien Sanchez. Ce jeudi, son banc était vide.
Alors que le procureur avait requis 8 000 euros d'amende et trois ans d'inégibilité contre Julien Sanchez, le président du tribunal lit le jugement : 4 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour Julien Sanchez sans peine d’inégibilité et 4 000 euros dont 3 000 euros pour les deux autres accusés. Par ailleurs, Julien Sanchez et Stéphane Baudet devront verser 1 000 euros aux parties civiles. Dans la salle, le jugement est très mal pris : « Taubira démission », « collabo » ou « indignez-vous messieurs les journalistes », lancent les militants. Puis, en se levant pour quitter la salle, ils entonnent en chœur La Marseillaise. Le président tentera bien de ramener le calme : « Le respect de la démocratie, c’est aussi le respect de la justice » mais il faudra attendre le départ de tous les sympathisants pour que le calme revienne. Dehors, entouré d’une centaine de personnes, Julien Sanchez promet de faire appel : « Je suis innocent. Je vais faire appel. S’il le faut, on ira en cassation où il y aura peut-être des magistrats un peu plus normaux que le procureur ». Affaire à suivre donc...
Tony Duret
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