"C'est la fin de la fin !" Ghislaine Mazoyer, présidente de la Chambre syndicale des buralistes du Gard, ne peut contenir sa colère. Ce vendredi 8 mars, au petit matin, elle a eu la mauvaise surprise de découvrir que la France devrait très prochainement réexaminer son décret interdisant le transfert de plus de cinq cartouches de cigarettes d'un autre pays de l'Union européenne à travers ses frontières. Une révision ordonnée par la Cour européenne de Justice qui pointe du doigt une entrave au traité de Maastricht qui oblige la libre circulation des biens et des personnes. Si rien n'est encore acté, le ministre du Budget Jérôme Cahuzac, n'y serait pas opposé et ce même, si cette opération pourrait faire perdre plusieurs milliards d'euros de recettes fiscales à l'Etat.

"C'est à ne plus rien y comprendre, reprend Ghislaine Mazoyer. D'un côté on met des paquets génériques, on ne cesse d'augmenter le prix des cigarettes et d'un autre on ouvre nos portes à un marché qui va devenir un business. Notre politique actuelle n'est pas cohérente ! En temps de crise, je comprends que la France peine à payer les amendes pour appliquer le décret (daté de 2006) pour la limitation du transfert des cartouches de cigarrettes. Mais là, on marche sur la tête et ce sont les buralistes qui vont en pâtir." La présidente de la Chambre syndicale des buralistes du Gard voit déjà les consommateurs français prendre la fuite aux frontières pour aller acheter leur tabac. "Sans compter la prolifération des marchés parallèles."

En colère mais bien loin d'être abattus, les représentants syndicaux nationaux des buralistes commencent à s'organiser pour sauver leur commerce : "Dans un premier temps, nous demandons à ce que le prix des cigarettes en France soit gelé, que nous n'ayons plus à subir des augmentations. Il y en a trop eu ces dix dernières années ce qui a poussé les gens à franchir les frontières. Et puis, autre mesure primordiale, nous réclamons l'harmonisation du prix des cigarettes dans tous les pays de l'UE, lance la Gardoise. Ainsi, les consommateurs n'auront plus de raison d'aller s'approvisionner à l'étranger."

Des actions devraient être menées dans les semaines...

S.Ma