PROCESSION DE LA SANTA CRUZ : Des milliers de pèlerins encore une fois au rendez-vous
Faut-il y voir un signe ? La vierge Notre-Dame de Santa Cruz est apparue en même temps que le soleil. Des pèlerins, venus par milliers, se sont massés ce jeudi après-midi au pied de l’église de Courbessac dans le quartier du Mas-de-Mingue. A 14h30, la petite place proche de l’église est noire de monde. Noire d’enfants, de parents, de vieillards, de curieux, de chrétiens, de pieds noirs… Des barrières ont été installées afin que le cortège puisse transpercer la foule. Et, tout à coup, les cloches sonnent. Les étendards sont brandis. Les prières commencent.
Avançant lentement vers le sanctuaire Notre-Dame de Santa Cruz sur l’avenue éponyme, la foule prie et murmure des Ave Maria appropriés. Tenue par quatre solides gaillards, la Vierge approche du sanctuaire. A son passage, beaucoup de photos mais aussi des larmes dans les yeux de certains croyants. L’émotion est palpable. Y avait-il autant d’émotion il y a plus de 50 ans à Oran ? Si l’on en croit les plus anciens (lire ci-dessous), ce rituel était également très suivi, très respecté à Oran depuis qu’en 1849, la vierge aurait fait cesser une épidémie de choléra en faisant tomber la pluie en grande quantité. Seulement, à la suite de massacres en juillet 1952, la vierge a été rapatriée à Nîmes où elle veille désormais sur tous ses fidèles. Depuis, chaque année, chaque jeudi de l’Ascension, la vierge est célébrée par des familles venues de toute la France. Voici le témoignage de certaines d’entre elles :
Paroles de pèlerins
Georgette, Hélène et Lisette, trois sœurs venues de Perpignan : « On vient tous les ans depuis les années 70. C’est très important pour notre foi. On vit ensemble ce moment qui est toujours très intense. Déjà, quand nous étions enfants, nous faisions ce pèlerinage à Oran. Il fallait grimper une montagne de 350 mètres, je crois. Il y en a même qui le faisait à genoux ! C’était une fête. Ici, à Nîmes, on retrouve des amis qu’on ne voit qu’une fois par an. C’est pour ça que c’est le diocèse de la dispersion. On regrette, en revanche, qu’il y ait de moins en moins de monde, mais c’est comme ça, les gens vieillissent. Ca reste toutefois une grande émotion. C’est un bain de jouvence ».
François, de Lyon : « Je viens pratiquement tous les ans. Je suis né en Algérie et je suis venu en France à l’âge de 20 ans. La vierge Santa Cruz, elle est vénérée. Beaucoup de gens font des vœux, c’est une grande fête ».
André et Giselle, un couple venu de Bordeaux : « Ca nous rappelle d’où on vient. Ca rappelle aussi les parents qui ne sont plus là mais qui nous emmenaient quand on était gamins. C’est toujours un grand moment. On vient tous les ans ».
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com