NÎMES OLYMPIQUE – ESTAC TROYES : 3-2. Quel match !
On aura tout vu ce soir. Des buts. Beaucoup. Des buts immanquables pourtant ratés. Un Cyrille Merville exceptionnel qui offre la victoire aux crocos. Et même un Victor Zvunka exclu pour son jeu de tête ! Bref, un super match de football que l’on doit aussi à une très belle équipe de Troyes. Bravo à tous.
C’est une mauvaise habitude prise aux Costières mais après Créteil il y a deux semaines, c’est Troyes, cette fois-ci, qui rentre le mieux dans cette rencontre. Dès la 3eme minute, Yoann Court se jette pour reprendre un centre mal dégagé par la défense nîmoise. Merville contre le ballon. Ouf. Deux minutes plus tard, Poulain est dépassé par Court - toujours - qui, légèrement excentré sur la gauche de la surface nîmoise, se présente face à Merville. Le joueur ouvre son pied droit mais Merville se détend bien et sauve son équipe. Ce n’est que le début du show Merville… Les crocos, eux, vont faire preuve d’un réalisme incroyable. Sur la première occasion nîmoise qui voit Vincent Gragnic déborder sur l’aile droite et centrer fort devant le but, Ogounbiyi, complètement oublié au deuxième poteau, temporise. Aux six mètres, il contrôle, fait un léger crochet, ce qui a le don de rendre fou le public qui aimerait tant qu’il tire. Mais la conclusion est tellement belle que la frayeur est vite oubliée. Le milieu nîmois place un ballon en finesse, comme souvent, dans le petit filet de Dreyer (17’). 1-0. Si les troyens dominaient déjà avant le but, ils vont intensifier encore d’un cran leur pression. Autant dire que les défenseurs nîmois souffrent. Sur un corner, Nivet reprend le ballon de volée. Bouby le contre au dernier moment. Nouveau corner. Cette fois, c’est Rother qui parvient à placer une frappe vicieuse à ras de terre détournée du bout des doigts par Merville (35’). Trois minutes plus tard, Troyes égalise logiquement. Sur un coup-franc, Merville repousse une première tentative de Rother mais le ballon traîne devant le but. Ghislain Gimbert se jette comme un fauve et remet les équipes à égalité 1-1. Double sanction : Benoit Poulain se blesse sur l’action. Il sortira quelques minutes plus tard. Le but nîmois avait réveillé les joueurs de Jean-Marc Furlan, celui de Troyes va faire le même effet aux nîmois. Juste avant la pause, un une-deux entre Nouri et Benmeziane permet à Nouri de se présenter seul face au portier troyen qui se jette dans les pieds de l’attaquant nîmois. La frappe de Nouri, pour l’éviter, s’envole un peu trop et frôle la barre (43’). Deux minutes plus tard, c’est la bonne. Un copier-coller du premier but nîmois sauf que l’action part de la gauche. Gragnic centre tendu, à terre, au deuxième poteau. Nouri le tacle et offre un bel avantage psychologique à son équipe avant de rentrer aux vestiaires 2-1.
En deuxième période, ça repart de plus belle. Gragnic hérite d’un coup-franc excentré, sur la gauche de la défense de l’Estac. Mi-centre, mi-tir, le ballon hyper dangereux pour le gardien adverse puisqu’il peut être touché à tout moment, et c’est le cas, est dévié par le pied de l’un de ses défenseurs (55’). 3-1. A la 62eme, sur un corner de Bouby, Gragnic a la balle de match mais sa tête, à quelques mètres du but, passe au-dessus de la barre. Avec deux passes décisives et un but, le numéro 29 nîmois est aussitôt excusé par le public. Le match baisse un peu en intensité pendant une bonne dizaine de minutes mais, sur une action anodine, le jeune Jimmy Cabot, tout juste entré sur la pelouse, est complètement oublié à l’entrée de la surface. Il est idéalement servi par un coéquipier et lobe Merville intelligemment (73’). 3-2. Un cadeau nîmois à leurs hôtes qui a le don de mettre Zvunka très en colère. Il reste plus d’un quart d’heure à jouer et Troyes est relancé. Commence alors une fin de match insoutenable qui va faire de Merville le héros d’un soir et le chouchou, s’il ne l’était pas déjà, de tout un public. A la 88eme minute, il repousse une demi-volée de Yoann Court et alors que le ballon revient dans les pieds de Darbion, il se détend pour sortir la frappe enroulée du milieu de terrain. Pendant ce temps, Zvunka prouve au public nîmois qu’il n’a pas perdu son jeu de tête acquis lorsqu’il était défenseur. Seul l’arbitre et quelques troyens n’apprécient pas la tête du coach qui envoie le ballon dans les tribunes et fait gagner quelques secondes aux nîmois. L’arbitre demande au coach de quitter le terrain. C’est depuis les tribunes que Zvunka verra son gardien s’illustrer une dernière fois sur un tir de Cabot. L’arbitre siffle la fin du match pour le plus grand soulagement des 5 500 spectateurs présents. Merville est acclamé par le public. C’est mérité.
Les réactions :
Victor Zvunka : « On s’est mis en difficulté dans le dernier quart d’heure mais Merville a fait les arrêts qu’il fallait. Troyes a été dans la qualité. Ca a été un bon match. Je suis satisfait pour les trois points. Après, moi je ne changerai pas. L’arbitre me dit que je ne suis pas fair-play. Moi je m’en fous du fair-play. C’est pas parce que j’ai touché le ballon que je ne suis pas fair-play. Allez, je vais me satisfaire de cette victoire ».
Riad Nouri : « Troyes, c’est la meilleure équipe qu’on a joué. Ca s’est joué au mental. Le troisième but nous fait du bien même si quand ils ont marqué le 3-2 je me suis dit qu’on allait souffrir. Pour l’état d’esprit, c’est notre meilleur match ce soir. J’ai l’impression qu’on a retrouvé les valeurs qu’on avait l’an dernier ».
Cyrille Merville : « C’est bien d’avoir gagné ce match un peu particulier. On peut trouver certains points positifs mais aussi négatifs. C’est bien de gagner mais on a encore une grosse marge de progression. Sur un plan individuel, je ne sais pas si c’est mon meilleur match ce soir. J’en avais fait un bon aussi à Beauvais en National. Mais ce n’est pas ça qui compte. C’est bien pour moi, c’est sûr, mais c’est bien aussi pour l’équipe ».
Jean-Marc Furlan : « Je n’ai pas eu le souvenir d’avoir autant d’occasion dans un match depuis trois ans que je suis à Troyes. Tout le monde s’y est mis derrière pour faire des erreurs et pour donner les trois buts à Nîmes. On va retenir le positif, c’est que l’équipe progresse. On a manqué d’efficacité mais les joueurs ont le temps de se rattraper ».
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com