GAZ DE SCHISTE Pas la peine d’'inschistez’ pour les nombreux manifestants massés devant la Préfecture
Ils étaient plusieurs centaines, peut-être même un millier, ce vendredi après-midi devant les grilles de la Préfecture pour dire non au gaz de schiste. Arrivés un peu avant 14 heures sur l’avenue Feuchères, les opposants se sont réunis à l’occasion de la remise officielle d’une expertise aux Maires du Gard et de l’Ardèche. D’après les premiers éléments, ce rapport serait plutôt favorable aux pétroliers et il préconiserait la venue des camions sismiques dans le Gard et l’Ardèche. Pour Edouard Chaulet, le maire de Barjac très impliqué dans ce dossier, il est hors de question d’entendre parler de gaz de schiste : « C’est simple, nous n’en voulons pas, sous aucune forme. Le résultat du rapport dit tout l’inverse de notre étude. Mais nous ne voulons pas un combat d’expert. La démocratie, ce n’est pas la loi des experts ». Avant de menacer : « Si l’Etat donne l’autorisation, il s’expose à une réponse véhémente de la population ». Le Préfet en a eu un avant-goût ce vendredi après-midi. « Les foreurs sont des menteurs », « les forages c’est du carnage » « le gaz de schiste on n’en veut pas », voilà ce que l’on pouvait entendre sur l’avenue nîmoise qui relie la gare aux Arènes.
Dans la foule, parmi les manifestants, de nombreux maires venus de l’Ardèche (Chandolas, Lagorce, Saint-André-de-Cruzières…) se sont fait entendre. Puis, vers 15 heures, ils se sont approchés, soudés, devant les grilles de la Préfecture pour être reçus par Hugues Bousiges, l’hôte des lieux. Derrière eux, la foule suit, chante et applaudit. Dans la Préfecture, l’ambiance est beaucoup plus calme. Fermée à cause de la manifestation, un bureau est resté ouvert pour la réunion. Max Bordenave, vice-président de MouvOil, la société qui a demandé les travaux d’exploration géosismique concernant la recherche d’hydrocarbures dans le bassin d’Alès, est déjà sur place. Pour lui, les manifestants s’alarment pour pas grand-chose : « Cette manifestation ne nous concerne pas. On travaille dans la transparence. Nous, ce que l’on recherche, c’est du pétrole. Entre 1 400 et 2 400 mètres, là où l’on fait les recherches, il n’y a pas de gaz de schiste. Faire l’amalgame est totalement mensonger », soutient-il. Cette réunion, qui se tient en ce moment, devrait « permettre d’éclairer les responsables politiques concernés quant à la nature des déclarations de la société Mouvoil et à la pertinence des travaux qu’elle propose par rapport à l’interdiction d’exploitation des hydrocarbures de roche-mère », avait fait savoir la Préfecture dans un communiqué. A suivre…
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com