Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 23.10.2013 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 350 fois

FAIT DU JOUR. Etudiants : Le responsable de l'UNI face à son homologue de l'UNEF

D.R/C.M

Un face à face dans le respect et la bonne humeur. A Nîmes, les présidents des syndicats étudiants de l'UNI, dont le coeur bat à droite, et de l'UNEF, partisan de gauche, ont débattu pour Objectifgard sur la condition des étudiants : bourses, échec scolaire et affaire Léonarda… Tout y passe ! 

Nîmes compte 4500 étudiants répartis dans trois facultés : Le site Vauban, Hoche et les Carmes. D.R/

Objectifgard : Voilà une nouvelle année qui se profile. Quelles sont vos priorités ? 

Aurélien Cardin (UNI) :  Pour ma part, je viens d'être nommé responsable. Nous désirons mener une grosse concertation au sujet des jeunes et leur capacité à décrocher un stage. Il faut favoriser les contacts. En ce qui concerne les moyens pour y parvenir, ce n'est pas encore réfléchi.

Mamadou Touré (UNEF) : Notre objectif est d'être le plus visible dans la faculté. Nous sommes dans l'attente des élections partielles pour les départements de sciences et d'art. Les grandes élections auront lieu en automne. Pour l'occasion, nous démarrerons une campagne dans le prolongement de notre mobilisation contre la réforme des retraites.

AFFAIRE LEONARDA

O.G : On va évoquer l'affaire Léonarda et la polémique. Qu'avez-vous pensé de la réaction de François Hollande?

Mamadou Touré (UNEF): Ce sont surtout les lycéens parisiens et ceux d'Alès qui se sont mobilisés en bloquant les établissements. C'est une bonne chose pour faire entendre ses revendications. En ce qui concerne la déclaration de François Hollande, j'ai trouvé cela déplorable : lui demander de faire un choix entre sa famille et la France, c'est cornélien.

Aurélien Cardin (UNI) : Ah bon ! Et c'est bien de bloquer les lycées ?

Mamadou Touré (UNEF) : C'est nécessaire. Ca permet d'être pris en considération.

Aurélien Cardin (UNI) : Moi je trouve que les blocages, c'est prendre les lycéens qui veulent travailler, en otage. Il y d'autres moyens de se faire entendre comme mettre la pression sur les réseaux sociaux. Concernant François Hollande, c'est vraiment dommage que le président désavoue son ministre de l'Intérieur en autorisant Léonarda à revenir en France. C'est contradictoire.

O.G : C'est vrai que Manuel Valls séduit à droite…

Aurélien Cardin (UNI): On peut dire qu'il a une certaine politique qu'on respecte.

Depuis la rentrée, tous les étudiants boursiers bénéficieront d’une augmentation de leur aide de 1%. De plus, un nouveau échelon a été créé pour les étudiants les plus modestes. DR/

BOURSES

O.G: Cette année, le gouvernement a augmenté les bourses, sur la demande de l'UNEF. C'est une bonne nouvelle pour les 4.500 étudiants Nîmois, non ? 

Aurélien Cardin (UNI): Oh, une bonne nouvelle… Il y a une partie des étudiants, on ne va pas se le cacher, qui s'inscrivent à la faculté juste pour profiter de la bourse. Alors, même si c'est une "minorité", on devrait mettre cet argent ailleurs.

Mamadou Touré (UNEF). Oui, c'est une minorité. Mais il y a une autre réalité : certains jeunes, faute de moyens travaillent dans les fast foods et cela peut entraver leur vie scolaire.

ECHEC SCOLAIRE 

O.G : Du coup, cela nous amène à ce triste constat où seulement 33% des étudiants réussissent leur licence en trois ans. Comment vous l'expliquez ? 

Mamadou Touré (UNEF): Il y a plusieurs facteurs. Certains ont du mal à s'adapter au changement de méthode, entre le lycée et la faculté. Et puis, certains veulent faire la fête après le bac. Des universités proposent parfois un panel d'activités qui éloignent les étudiants de leurs livres…

Aurélien Cardin (UNI). Moi, je suis pour une sélection dés l'entrée de la fac. Cette proposition va dans le sens d'une lettre que nous avons envoyé à la ministre de l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso. Il faut le dire, certains arrivent difficilement à écrire, même à lire. Le Bac aujourd'hui est plus un exercice de style qu'autre chose…. Il faudrait créer des établissements adaptés de remise à niveau.

O.G : Très bien, mais avec quels moyens ?

Aurélien Cardin (UNI) : Ah, ça c'est autre chose. C'est vrai que les temps sont durs. Mais au lieu d'augmenter les bourses, on pourrait réfléchir sur ce sujet.

Mamadou Touré (UNEF) : Moi je ne suis pas du tout d'accord ! Je pense que le Bac est déjà un outil de sélection. C'est inadmissible de proposer ça… En ce qui concerne les lacunes des étudiants ce n'est, encore une fois, pas la majorité.

Le président François Hollande. D.R/

GOUVERNEMENT HOLLANDE

O.G : Le nouveau gouvernement est aux affaires depuis plus d'un an. Quel bilan faites-vous en ce qui concerne son action envers les étudiants ?

Mamadou Touré (UNEF) : Il y a de bonnes avancées comme l'augmentation des bourses. Après, François Hollande a dit qu'il mettrait en place un cadrage national pour les licences. Par exemple, les étudiants de Nîmes ne peuvent pas allés à Paris, après leur licence. Alors le cadrage serait une très bonne chose. Pour l'instant, au niveau des étudiants, ça va.

Aurélien Cardin (UNI) : Mais qu'à fait François Hollande ?! La bourse, Nicolas Sarkozy avait établi un dixième mois. Ce gouvernement devait redonner du pouvoir d'achat, et au lieu de cela, l'épicerie solidaire de l'UNEF n'a jamais aussi bien marché ! C'est la preuve que ça ne va pas.

Mamadou Touré (UNEF) : Le gouvernement Hollande n'est en place que depuis deux ans. Concernant notre épicerie, il y a d'autres problèmes comme le chômage et la crise. Mais cela, ce n'est plus l'action envers les étudiants.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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