L’ENTRETIEN DU JEUDI « Même dans sa propre famille, on ne croit plus en Jean-Paul Fournier », tacle Yoann Gillet
Yoann Gillet, candidat du Front National à Nîmes, se prête à ce cinquième entretien du jeudi consacré aux candidats des élections municipales.
Objectif Gard : Une question d’actualité pour commencer… La présence d’Elizabeth Pascal - une ancienne du Front National - dans la course aux municipales, ça ne vous inquiète pas ?
Yoann Gillet : Ça ne me fait pas grand-chose. Elle a fait 0,48% aux législatives. Elle fera la même chose aux municipales. Et puis, elle a manqué de loyauté envers le parti qu’elle représentait : dès qu’elle a eu son indemnité en poche, elle est partie. Et pour cette élection, il serait intéressant de savoir d’où viennent ses financements…
OG : Vous faites allusion à cette rumeur qui dit qu’elle aurait été aidée pour vous contrer ?
Je vous invite à vous renseigner sur ses financements…
OG : Certains vous trouvent un peu jeune pour être maire. Quel âge avez-vous ?
J’ai 27 ans… comme Nicolas Sarkozy quand il a été élu maire de Neuilly. Ce n’est pas un exemple sur tout, notamment parce qu’à l’inverse de lui, j’agirai. Et puis, au Front National, je ne suis pas le plus jeune. Je crois qu’il y a un candidat qui a 19 ans !
OG : Un autre reproche que l’on vous fait souvent est de ne pas être nîmois…
Il n’y a que mes adversaires qui disent ça. Les gens de la rue, eux, ça ne les dérange pas. Oui, je suis breton. Vous savez, beaucoup de gens qui vivent à Nîmes n’y sont pas spécialement nés.
OG : Vous êtes jeune, vous présentez bien, un look de gendre idéal. Est-ce que le Front National n’est pas devenu une rampe de lancement, une manière rapide de se faire un nom et d’accéder à des postes auxquels vous n’auriez pas eus accès dans d’autres partis politiques ?
Je suis entré au Front National par conviction, en 2008, dans une période très difficile pour le parti. C’était une catastrophe à l’époque. Je sortais de six années à l’UMP qui m’a trompé. Et puis, quel intérêt j’aurai ? Pour cette municipale, j’ai souscrit des emprunts personnels et ce n’est pas rien… J’ai arrêté mon travail dans lequel je gagnais très bien ma vie pour me consacrer à la campagne.
OG : Si vous étiez élu maire, quelles seraient vos trois premières mesures ?
Je ne peux pas en citer trois car il y a beaucoup de choses à faire en matière de sécurité, de fiscalité, de développement économique, pour les commerces du centre-ville et la proximité dans les quartiers. Avec mon équipe, on va s’attaquer à tous ces chantiers à la fois. Mais la première chose sera de réaliser un audit financier et organisationnel.
OG : Que devient le musée de la romanité avec vous ?
Je réunis tous les protagonistes et je revois le projet. Je conserve une partie musée de la romanité mais je développe également un centre des congrès pour rentabiliser le projet.
OG : Et le TCSP ?
On est obligé de la garder. Mais Fournier a encore dépensé sans compter. Je changerai quand même le tracé de la ligne actuelle en le faisant passer par la gare. Vous pouvez me citer une ville de France où le tramway ou le TSCP ne passent pas par la gare ?
OG : Vous parliez de votre liste tout à l’heure. Est-elle bouclée ? Si oui, contient-elle des surprises ?
Oui, elle est bouclée et représentative des nîmois avec des gens et des compétences variées. Et des surprises, ce n’est pas forcément le mot. Mais, par exemple, j’ai la belle-sœur de Jean-Paul Fournier dans ma liste. C’est un sacré symbole : même dans sa propre famille, on ne croit plus en lui.
OG : Sincèrement, vous pensez vraiment avoir une chance à ces élections ?
Bien sûr ! Nîmes est gagnable. Je me vois faire comme à Toulon en 1995. La gauche est affaiblie. A Nîmes tout particulièrement. Et à droite, plus personne n’a confiance en Jean-Paul Fournier.
Jean-Marie Cornuaille & Tony Duret