Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 02.04.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 712 fois

ALES. Une caméra au cœur d'un centre pour autistes

Lors d'un atelier peinture, à La Rose Verte, à Alès

Le réalisateur Bernard Richard a présenté hier soir et en avant-première son dernier documentaire "Les enfants de la rose verte", récit d'une plongée au cœur de la vie d'un hôpital de jour d'Alès qui accueille des jeunes autistes. De nombreux parents étaient au rendez-vous au cinéma des Arcades, de même que l'équipe soignante qui a participé à la réalisation.

Ce film s'inscrit dans le cadre du bras-de-fer qui oppose les défenseurs de la thérapie comportementale et psychanalytique. Pour rappel, la première s'appuie sur des techniques concrètes qui permettent de travailler directement sur le symptôme. Le principe est simple : le symptôme traduit un comportement inadapté qu'il faut modifier. Le patient va apprendre à changer son comportement en déployant de nouvelles stratégies plus adéquates. La thérapie psychanalytique a quant à elle pour but de faire revenir au niveau conscient les conflits et traumatismes enfouis dans l’inconscient à l’origine de troubles psychiques actuels.

C'est pour défendre cette approche que Bernard Richard, réalisateur et oncle d'un enfant autiste, a décidé de filmer le quotidien de l'Hôpital de jour de La Rose Verte à Alès, qui l'utilise. "Face aux lobbyistes qui souhaitent faire une proposition de loi, portée par le député Fasquelle (UMP), pour interdire la psychanalyse dans les hôpitaux de jour, je voulais montrer comment les praticiens remplissent-ils leur mission, quelle thérapeutique est mise en oeuvre et ses résultats", explique l'auteur. Et d'ajouter : "Je ne rejette pas totalement le comportementalisme. C'est valable en cas de crise, dans certaines situations précises. Mais ça ne soigne pas l'enfant. C'est du dressage et du conditionnement. Même si le travail effectué est de plus en plus soft. La plupart des autistes sont légers, et n'ont pas besoin de ce genre de méthodes".

film autisme 2

Pendant 9 semaines, le réalisateur a donc posé donc sa caméra dans les ateliers menés par les soignants, qui, à travers le jeu, la musique, les marionnettes, le jardinage, les comptines, le bricolage, la peinture, le dessin, essaient de créer un lien avec l'enfant. "On s’intéresse à la vie intérieure de l'enfant. Ils ont du mal à s'exprimer, on les aide à construire le récit de leur journée", souligne Marie Allione, pédopsychiatre, qui exerce à La Rose Verte depuis 15 ans. "Avec l'atelier danse, on leur apprend le lâcher prise, le partage. Avec le camp, un nouveau lien se tisse avec les animateurs et les autres enfants. C'est très important. La complémentarité de ces activités contribue à la thérapie". "Anthony mangeait à 10m de nous quand il est arrivé, aujourd'hui, le repas se fait ensemble", raconte un animateur.

Ce film fait également intervenir des parents, qui évoquent l'évolution de leur enfant au travers de ces années à la Rose Verte. Beaucoup étaient émus hier soir, aux Arcades, après la projection du film. "On voit les coulisses de ce qui se passe tous les jours, c'est important", affirme une maman.

Le documentaire sortira officiellement en salles en septembre prochain.

Eloïse Levesque

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