PARTI SOCIALISTE. Au lendemain des municipales, il y a péril dans la demeure nîmoise
Tous les responsables politiques le savent : après une bonne grosse défaite électorale, l'air est quasi irrespirable dans les couloirs du parti. Un goût amer persiste dans la bouche des militants qui ont donné sans compter pour tenter de faire élire leur(e) candidat(e). A Nîmes, le PS grand perdant des municipales (lire ici) ne fait pas exception… Les roses ont perdu de leur superbe et les épines ont gagné en véhémence. Sur les réseaux sociaux, les blogs et même dans les discussions de comptoir, les militants se lâchent et narrent non sans virulence, les raisons d'une défaite ainsi que leur mécontentement sur le fonctionnement de la fédération socialiste du Gard.
Stéphane Tortajada en ligne de mire
Alors, après les incompréhensions sur le retrait de la candidature de Damien Alary aux municipales nîmoises, les attaques sur l'incompétence de leur député-candidate Françoise Dumas et l'incroyable mélodrame sur la tentative d'union entre les listes PS/Front de Gauche, les adhérents sont excédés : "on a l'air de charlos ! Dans cette campagne, il n'y a pas grand chose qui a été fait ! Il faut que chacun prenne ses responsabilités", vilipende Frédéric Fontaine, adhérent au PS et ancien secrétaire de section.
Pour Jérome Puech, colistier de Nîmes Capitale, il y a urgence : "il faut tirer les leçons de cette élection municipale qui a été, on l'accorde, une catastrophe. Cela nous permettra de repartir du bon pied pour les prochaines échéances électorales. Aujourd'hui militants et adhérents s'expriment sur les réseaux sociaux parce qu'ils n'ont pas d'espace d'expression". Pour se faire, celui-ci propose une réunion du "conseil fédéral" ainsi "qu'une A.G des militants nîmois".
Ces messages d'alerte, ces mots durs sont à la hauteur des maux provoqués par la défaite socialiste. "Nous avons bénéficié d'un contexte national qui nous était défavorable, et puis c'est vrai il y a eu des problèmes internes sur lesquels je ne m'épancherai pas", répond en premier lieu le premier fédéral, Stéphane Tortajada, joint par notre rédaction.
Les déçus eux, remettent en cause l'organisation et le management de la fédération : "lorsque je suis arrivé au PS, j'ai trouvé son fonctionnement très opaque", explique Ahmed Laaraj, originaire de Montpellier. Installé depuis plusieurs mois à Nîmes, le jeune homme de 23 ans explique : "il n'y a pas vraiment de contact entre les membres de la fédération et les militants. On ne nous a pas donné un espace pour pouvoir construire et préparer la campagne". Et à Frédéric Fontaine de renchérir : "le premier fédéral Stéphane Tortajada est le chef de tous les socialistes du Gard. Il aurait dû taper du poing sur la table pendant la campagne. Aujourd'hui, il cristallise tous les sentiments négatifs. Il doit partir".
PS gardois : vers un choc de simplification ?
"Je ne démissionnerai pas", assure le premier fédéral. Et de faire remarquer aux mécontents : "je suis le Premier fédéral et non le candidat à Nîmes. Ce n'est pas à moi d'organiser une réunion après l'élection, mais à la candidate Françoise Dumas. Regardez ce qui a été fait dans les autres villes : à Alès par exemple, les militants et le candidat se sont réunis. Il ne faut pas tout confondre, la fédération est une courroie de transmission entre le national et le local".
Quant à l'organisation des réunions, du manque d'interactivité du parti : "c'est aux secrétaires des sept sections de les organiser ces réunions. Moi, j'en appelle à une fusion de certaines sections". Cette proposition qui trouve un échos positif chez pas mal de militants PS : "je trouve cela pas mal pour lutter contre l'isolement ", ajoute Jérome Puech. Outre les entreprises, peut-être bien que le Parti Socialiste a, lui aussi, besoin de son "choc de simplification"…
Coralie Mollaret