JUSTICE La vie de ministre de Nathalie Bouvet aux frais de la princesse PS

Décidément, depuis le début de l’année 2014, le Parti Socialiste (PS) gardois s’illustre par son amateurisme. Après le fiasco, il y a un mois, pendant l’entre-deux-tours des municipales nîmoises impliquant la candidate Françoise Dumas, la farce continuait ce matin avec le procès de Nathalie Bouvet, comptable à la fédération du PS gardois entre 2006 et 2012. Durant cette période, elle est soupçonnée d’avoir détourné 377.000€ sans que personne ne voie rien.
« Une simplicité qui laisse pantois »
Jean-Pierre Bandiera, le président du tribunal correctionnel de Nîmes est très surpris par la facilité avec laquelle la comptable a pu détourner autant d’argent : « une simplicité qui laisse pantois », s’étonne-t-il. Avant de continuer, en s’adressant à Nathalie : « Vous faites un essai, puis deux, puis trois, et vu que personne ne contrôle rien et que ça ne donne rien, il n’y a pas de raison d’arrêter ». Au total, Nathalie Bouvet aura émis 254 chèques dont 222 sur son compte. En moyenne, la comptable se versait 62.000€ par an avec des pics à plus de 98.000€ comme en 2011. Forcément, la vie était nettement plus belle qu’avec les 1.300€ qu’elle gagnait officiellement.
La comptable mène une vie de ministre
Chaque matin, pour se rendre au travail, et chaque soir, pour rentrer chez elle, Nathalie, qui n’a pas le permis de conduire, s’octroie les services d’un taxi. 70€ le trajet soit 140€ par jour ! La comptable ne regarde pas non plus à la dépense quand elle se rend au restaurant entre quatre à six fois par semaine. Les additions, de 60€ au minimum, atteignent parfois les 250€. Toujours aux frais de la princesse PS et de ses généreux militants, la comptable s’accorde de temps en temps des vacances bien méritées en Tunisie, au Brésil, en Grèce, aux Baléares ou au Sénégal. Et puis, pour donner un coup de jeune à son appartement, elle injecte entre 30 et 40.000€ dans les travaux. On ne se refuse rien chez les Bouvet !
« C’est plus fort que moi »
« Comment expliquez-vous votre comportement ? », interroge le président de cette audience. « Par une addiction, répond Nathalie. C’est plus fort que moi, j’avais besoin d’avoir de l’argent. C’est ma seule explication, ma seule excuse », invoque celle qui, en 2005-2006, avait déjà détourné 21.000€ auprès de la jeune chambre économique d’Alès. Elle avait obtenu le silence de la chambre en remboursant son « emprunt » jusqu’au dernier centime.
A la barre, à côté de Nathalie, son mari Georges n’est pas beaucoup plus fier que sa femme. Il est soupçonné d’avoir profité du train de vie de sa compagne. Pourtant, à l’écouter, l’homme n’a rien vu, rien soupçonné : « Je ne me suis aperçu de rien. Comme tout le monde. C’est Nathalie qui gérait l’argent à la maison. Quant au prix des voyages, je n’en ai aucune idée ». Une défense « de l’autruche » qui a le don d’étonner le président Bandiera : « Vous êtes pourtant partie avec votre femme au domaine de Verchant, fréquenté par des footballeurs et des chefs d’entreprises ». Plein de spontanéité, Georges réagit : « Ah oui, quand j’ai vu le prix, ça m’a scotché ». « A 1.700€ le week-end, on comprend ! », lâche le président sous les rires de la salle.
Deux ans de prison dont un avec sursis
Pour la partie civile, Jean-Robert Phung souligne le courage de Stéphane Tortajada, patron départemental du PS, qui n’a pas hésité à lever le lièvre tout en sachant que « ce procès serait aussi celui de la fédération », avant de pointer du doigt « la défaillance d’un système ». Comment, en effet, Nathalie Bouvet a-t-elle pu tromper tout son monde avec de grossières factures mal maquillées ? Comment a-t-elle pu échapper à la vigilance de deux cabinets d’expertise comptable ? A celle du trésorier ? A celle de sa propre banque qui ne s’est jamais étonnée des sommes pharaoniques qu’elle se versait ? A l’audience, on apprend que la comptable « inspirait confiance ». Une technique qui n’a manifestement pas fonctionnée devant le tribunal : Nathalie Bouvet a été condamnée à deux ans de prison dont un avec sursis ainsi qu’à une amende de 40.000€. Son mari Georges a lui été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 20.000€. Au civil, les époux devront rembourser un peu plus de 188.000€. La vie de princesse est bel et bien finie.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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