Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 09.06.2014 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 267 fois

FAIT DU JOUR En campagne à Nîmes, Rama Yade se présente comme l'héritière de Jean-Louis Borloo

Photo : www.rama-yade.fr

Ancienne ministre et candidate à la présidence du Parti Radical, Rama Yade se déplace aujourd'hui à Nîmes pour convaincre les militants appelés aux urnes du 16 au 22 juin. Face à elle : Laurent Hénart, maire de Nancy et secrétaire général du parti.   

Objectif Gard : Rama Yade, on vous connait comme la ministre "rebelle" de Nicolas Sarkozy*. Puis, vous l'avez quitté pour rejoindre le centriste Jean-Louis Borloo. Pourquoi vous présentez-vous à sa succession ? 

Rama Yade : D'abord, pour répondre à l'inquiétude des radicaux de voir disparaître leur parti dans des alliances. Le parti radical aujourd'hui n'est pas assez valorisé.Notre formation est une vieille dame de 100 ans. Nous avons encore des choses à dire sur l'école publique, ou la laïcité dont nous sommes à l'origine car aujourd'hui qui parle de la laïcité ? C'est Marine Le Pen !

Objectif Gard : Vous dites que votre parti est dilué dans les alliances mais que proposez-vous pour lutter contre cela ? 

Rama Yade : Jean-Louis Borloo qui s'est retiré de la politique (pour raison de santé, NDLR) était à la fois président de l'UDI et du Parti Radical. Il ne pouvait pas parler que pour le Parti radical. Alors, je propose que notre nouveau président soit différent de celui de l'UDI. Et puis, il faut nous donner une visibilité avec une personne qui l'incarne. Avoir un candidat anonyme et dans la confidentialité ne nous aidera pas.

Jean-Louis Borloo.

Objectif Gard : J'imagine que vous faite référence à votre concurrent et président par intérim Laurent Hénart ?

Rama Yade : Laurent Hénart s'est autoproclamé président par intérim étant donné qu'il est le secrétaire général du parti. Mais dans nos statuts, les vice-présidents peuvent aussi le devenir. Je rappelle que je suis première vice-présidente. J'aurai tout de même aimé que ce soit quelqu'un de neutre qui prenne temporairement les rênes du parti.

Objectif Gard : Laurent Hénart est maire de Nancy, il a été député et secrétaire d'Etat. Vous, vous avez été secrétaire d'état et vous êtes conseillère régionale d'Ile de France. Ne manquez-vous pas d'expérience pour diriger un parti ? 

Rama Yade : Cela fait 25 ans que Laurent Hénart est au Parti Radical et il n'est pas du tout proche des adhérents ! Il est déjà maire de Nancy. Moi, je suis contre le cumul des mandats. Vous imaginez qu'à peine élu, il va devoir se consacrer aux affaires du parti au détriment de celles des Nancéiens et Nancéiennes.

Objectif Gard : Vous vous revendiquez être l'héritière de Jean-Louis Borloo ?

Rama Yade : Tout à fait. J'ai quitté l'UMP pour suivre Jean-Louis alors que Laurent Hénart s'est distingué de l'UMP des mois plus tard. D'ailleurs, il se présente toujours avec l'étiquette de l'UMP alors que moi, je me suis présentée avec l'étiquette du Parti Radical aux dernières législatives. Je suis pour le renouvellement des élites : mon positionnement est atypique contrairement à mon adversaire qui est très classique.

Si je suis élue, je veux aussi accroitre la démocratie au sein de notre groupe puisque nous sommes voués à choisir un candidat pour les prochaines présidentielles.

Objectif Gard : En parlant des présidentielles, Nicolas Sarkozy réfléchit quant à son éventuel retour dans la vie politique, qu'en pensez-vous ?

Rama Yade : Je n'en sais rien ! Ce  n'est pas la personne qui compte mais le projet.

Objectif Gard : Et vous, est-ce que cela vous tenterait ? 

Rama Yade : J'écarte totalement cette possibilité. Ce qui compte aujourd'hui, c'est le parti et les adhérents. Si à l'UMP c'est de nouveau la ligne Buisson, ce n'est même pas la peine.

*En 2007, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme Rama Yade s’était déclarée «dérangée» que Mouammar Kadhafi arrive à Paris un jour de célébration des droits de l’homme.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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Coralie Mollaret

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