Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 29.06.2014 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 206 fois

GARD Après quatre longues heures, la rectification du budget 2014 du conseil général est enfin validée

Le président PS du conseil général, Damien Alary. Photo : Coralie Mollaret

Le président PS du conseil général Damien Alary, ce matin en séance publique . Photo : Coralie Mollaret

Pendant plus de quatre heures, les élus du conseil général du Gard ont débattu de la décision de rectifier le budget 2014 sur fond de grandes inquiétudes quant au devenir de leur collectivité. 

Cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas réunis. Il faillait donc marquer le coup... Ce matin, la séance publique des conseillers généraux a été interminable, au point de faire pâlir les aiguilles de l'horloge… A l'orde du jour : la décision modificative du budget 2014 qui s'élève à 972,5 millions d’euros. Un réajustement des enveloppes financières attribuées à chaque domaine de compétences (solidarité, infrastructures, collèges...). L'exercice qui se fait deux fois par an après le vote du budget primitif, est comparable à la loi de finance rectificative du Parlement qui fait tant débat actuellement.

Si les tensions ne sont apparemment pas aussi houleuses dans la majorité locale qu'au plan national, la situation n'en reste pas moins alarmante. Voté à la majorité, le conseil général a dû réajuster son budget de 21 millions d'euros dont 12 millions rien que pour le RSA (Revenu de Solidarité Active). "Au cours de l'année 2013, le nombre de RSA a augmenté de 8%, ce qui nous fait 30 000 allocataires. Ce dossier est le plus important", fait valoir son rapporteur Olivier Gaillard, avant de laisser Damien Alary compléter : "Nous sommes l'un des départements qui connait le plus grand nombre de RSA (30.000 allocataires, NDLR). A l'époque,  j'avais écrit à Charles Pasqua pour dire que c'était complètement anormal que le système de solidarité ne repose que sur les départements". Pour la majorité, cette explosion des dépenses sociales bride leur action politique dans la réalisation d'autres projets. "Moi, je veux être sérieux jusqu'au bout (…) Nous avons fait toutes les économies possibles, maintenant il va falloir couper dans les dépenses dans tel ou tel secteur", alerte le président Alary.

Des cantonales "pompes funèbres"

Alors, après la réforme de la carte cantonale et cette fameuse tribune présidentielle qui dessinait les contours encore flous de la réforme territoriale, la tension au sein de l'hémicycle gardois est palpable. Le débat budgétaire dévie inévitablement sur la question de la suppression des départements. "Moi, je veux être sérieux jusqu'au bout : je suis départementaliste, mais aujourd'hui, nos dépenses explosent, nous n'aurons bientôt plus de marches de manoeuvres pour fonctionner. Comment garder un département dans de telles conditions ? Et si le CG se transforme en guichet pour assurer dépenses sociales, un préfet sera tout à fait apte à le faire. Moi, vous ne me trouverez pas là", explique Damien Alary.

Agrippés à leurs discours bien ficelés, les différents présidents de groupes s'expriment tout à tour. Les communistes, favorables à un référendum sur la question, se demandent quelle tête aura la prochaine campagne cantonale. "Nous allons transformer nos candidats en représentants des pompes funèbres (…) Sous couvert d'économie, cette réforme va mettre à mal les objectifs de la décentralisation (….) Et porter au département le péché originel de la dépense publique", explique Patrick Malavieille. Les écologistes n'en mènent pas large non plus et veulent savoir à qui les compétences du conseil général seront attribuées .

Laurent Burgoa (Inter-Groupe Républicain et Libéral), troublions de la l'hémicycle, avoue même : "le gouvernement Fillon a manqué de courage politique concernant la réforme des conseillers territoriaux par peur de prendre le Sénat. Mais cette réforme a été faite à la hâte. (…) Le territoire doit conserver des élus référent à l'échelle humaine". Quant à Jean Denat, proche du premier ministre Manuel Valls : "c'est vrai, c'est une collectivité utile. Si on m'avait demandé, j'aurai supprimé la région. Mais si nous voulons de grandes villes, des grands ensembles pour être compétitifs face au reste du monde, nous devons faire une réforme". Des paroles qui ne rassurent pas les foules. En septembre, Damien Alary a promis d'organiser un débat plus vaste mais à huit clos, histoire que les langues des 46 élus se délient en famille.

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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