MARCOULE Les salariés des sous-traitants du nucléaire sont-ils logés à la même enseigne ?
On les appelle « les nomades du nucléaire ». Ces salariés, employés par des sous-traitants, sont nombreux à venir travailler tous les jours sur les sites nucléaires comme celui de Marcoule.
Le porte-parole d’Europe Ecologie-les Verts du Languedoc-Roussillon Martial Jourdan, a le sentiment « qu’on ne se préoccupe pas de ces précaires. On essaie de faire des économies sur des salariés qui mériteraient une grande protection. On leur fait courir des risques de plus en plus grands. »
L’ASN a demandé un renforcement de la surveillance des prestataires
Le directeur de la sécurité du groupe Areva Dominique Guilloteau explique pour sa part que « les sous-traitants ont moins d’accidents avec arrêt de travail que les salariés d’Areva. Sur l’ensemble du groupe, soit 46 000 salariés dans le monde, on a eu une cinquantaine d’accidents depuis le début de l’année pour les salariés d’Areva, et une quarantaine pour les sous-traitants. »
Pour Martial Jourdan, les salariés des sous-traitants sont « sous informés. Ils ne participent pas à toutes les procédures. » Et le porte-parole d’EE-LV de demander des comptes : « où en est-on depuis le rapport de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ? » Ce rapport, qui faisait suite à une visite de contrôle menée par l’ASN en juin 2013, estimait que « la surveillance des prestataires et la gestion des compétences (devaient) être renforcées. »
« Le même niveau de rigueur »
De son côté, Dominique Guilloteau rappelle que « En 2013, nous avons élaboré un cahier des charges sociales, comportant un volet sécurité qui est un vrai facteur de choix des fournisseurs. » En bref, si un sous-traitant fait montre de manquements au niveau de la sécurité de ses salariés, il pourra perdre le marché.
Jean-Marc Ligney, le directeur de Melox, abonde : « Il y a le même niveau de rigueur. Nous avons des règles. Nous demandons aux sous-traitants de les respecter, et nous contrôlons leur respect. »
Précision importante : « l’écrasante majorité des accidents n’ont rien à voir avec le nucléaire », explique Dominique Guilloteau.
Ainsi, le dernier accident avec arrêt de travail du site Melox, qui s’est produit il y a un peu plus de trois mois, concernait un sous-traitant venant apporter des aliments à la cuisine du site. L’homme a chuté de son camion et des cagettes lui sont tombées dessus, il a été légèrement blessé.
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Thierry ALLARD