GARD La taxe de séjour agite le département
En France et dans le département, le débat concernant la taxe de séjour fait rage. La semaine dernière, le président PS du conseil général Damien Alary a annoncé le report de l'augmentation de cet impôt au 1er janvier 2015. L'opposition s'indigne.
Augmenter la taxe de séjour ? Dans le cadre de la loi de finances rectificative, l'Assemblée nationale vient d'adopter un amendement qui vise à relever le plafond de cet impôt de 1,50 à 8 euros, par nuit et par personne. De quoi soulever les hébergeurs, hôteliers, gestionnaires de gîtes et de campings qui constatent déjà un nombre de nuitées en forte diminution… Dans le Gard, le nombre de réservations a chuté de 3%, pour arriver à un total de 18 millions en 2013. Sans surprise, le secteur de l’hôtellerie est principalement touché avec une baisse de 5%, au profit du développement des locations de particulier à particulier.
Qu'est-ce que la taxe de séjour ?
En vigueur depuis presque un siècle, la taxe de séjour est un outil attribué aux communes dans le but de compenser leurs dépenses liées au tourisme. Les départements ont aussi le pouvoir d'instaurer une taxe additionnelle de 10% à la taxe de séjour. Le montant, qui varie entre 20 centimes et 1,50 euros par personne et par nuit, est réglé par le touriste aux hébergeurs qui reverseront par la suite l'argent aux collectivités.
Le département du Gard, qui ne s'était jusque-là pas doté de l'outil, a décidé lors de sa dernière séance publique, de reporter la mise en oeuvre de la taxe additionnelle à la taxe de séjour au 1er janvier 2015. De quoi susciter les réactions de l'opposition, avec en premier chef, le conseil général d'opposition Thierry Procida (IRL) : "vous allez pénaliser le secteur touristique, il est encore temps de l'enlever. Ecoutez-nous ! D'autant qu'aujourd'hui, vous l'a reportée puisqu'elle a été mal ficelée…"
Taxe du conseil général reportée
"Nous sommes des gens responsables et sérieux", répond Damien Alary, "nous l'a reportons puisque pour les intercommunalités c'était compliqué de la mettre en oeuvre maintenant. (…) Cette taxe ne gène pas les professionnels du tourisme, on aurait même dû la faire avant". Pour Laurent Burgoa, "ce n'est pas tant le montant qui pose problème", mais plutôt le message "envoyé à nos concitoyens", à un moment où "le ras-le-bol du racket fiscal est de plus en plus prégnant, vous répondez par un nouvel impôt". Réponse à nouveau de la majorité : "ce sont vos amis qui ont créé cette taxe Mr Burgoa !". Et à Edouard Chaulet, conseil général et maire de Barjac de lancer : "Moi, je suis de ceux qui regrettent que le conseil général ne l'ai pas fait avant. Le tourisme, est lié aux évolutions d'une politique sociale et culturelle… Les touristes ne viennent pas tout seul. Et les attirer, cela a un coût pour la collectivité. Cette taxe est donc une compensation, une contre-partie aux dépenses liées à l'accueil des touristes". Chaque année, le Gard consacre 8 millions d'euros de son budget au tourisme.
En mars, le président de la CCI de Nîmes Henry Douais avait donné son avis sur le report de la taxe additionnelle du conseil général : ” Nous ne sommes pas foncièrement opposés à cette mesure mais les entreprises viennent de subir la hausse de la TVA sur la restauration et vont devoir investir d’ici janvier 2015 pour la mise aux normes de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Cela fait beaucoup “. Les réunions successives entre les deux institutions ont visiblement porté leurs fruits.
Coralie Mollaret