BASSIN D'ALÈS 4 centres sociaux menacés par la nouvelle carte de la politique de la ville
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de la Ville, a présenté le 17 juin dernier, la nouvelle carte des quartiers prioritaires. 10 communes du bassin alésien sortent du dispositif comme Salindres, Bessèges ou Cendras, où les centres sociaux sont de fait menacés. Elus et associatifs ont décidé de réagir.
St-Martin-de-Valgalgues, Rousson, Bessèges, Salindres, Cendras, autant de communes en difficultés sociales qui quittent le système d'aides liées à la politique de la ville, alors que Uzès, dont le niveau de vie est plus élevé, en fait désormais partie. En tout, dix sont concernées.
La faute, selon les élus, à la méthode dite de «carroyage» (division du territoire en carreaux de 200 mètres par 200 mètres) utilisée par l'Insee pour calculer le nouveau découpage décidé par le gouvernement. Les «carreaux» - ou quartiers - dans lesquels plus de la moitié des habitants vivent avec moins de 11.250 euros de revenus annuels, constituent les nouveaux quartiers prioritaires. Et ce, qu'ils soient situés en zone urbaine ou en zone rurale. "Cendras est une commune étendue, et nous ne rentrons pas dans le cadre. Il aurait fallu que nous ayons de grands immeubles parquant des personnes en difficulté pour rester dans le dispositif, c'est aberrant!", assure Sylvain André, conseiller municipal PCF du village. "Même le maire d'Uzès s'est offusqué de voir que l'on dévalorise ainsi sa commune", renchérit Jean-Michel Suau, conseiller général Front de Gauche et animateur de la réunion qui tenait hier à Alès, avec élus et associations.
Quid de l'avenir des associations et des centres sociaux
De fait, 4 centres sociaux seraient menacés dans le bassin, à Salindres, St-Julien-des-Rosiers, Cendras, et aux Promelles (Alès). "Avec ce nouveau découpage qui prendra forme l'an prochain, nous devrons nous séparer d'un poste de référent jeunesse. Mais sans secteur jeune, ça sera plus difficile d'avoir l'agrément qui nous permettra de poursuivre notre travail. D'autant que nous sommes en redressement judiciaire depuis 3 ans pour payer nos dettes", soutient Valérie Aigon, présidente du centre social et culturel de St-Julien, qui compte 5 salariés et accueille 220 familles, dont la majorité viennent des communes extérieures.
Du côté du centre social de Cendras, les craintes sont semblables. "On recevra 50 000 euros en moins du fait de notre exclusion, sans compter qu'on aura probablement 50 000 en moins également avec la réforme territoriale. 100 000 euros, c'est 20% de notre budget annuel. Ce serait la fin du centre", lance sa directrice Patricia Coste.
Afin de maintenir les budgets qui leur sont alloués, les associations et les élus vont lancer une pétition qu'ils remettront au sous-préfet dans deux semaines. Pour rappel, la politique de la ville - qui a pour but de revaloriser certains quartiers urbains dits « sensibles » et de réduire les inégalités sociales entre territoires -, a été mise en place à la fin des années 70 en France. Avec le nouveau redécoupage annoncé par le ministère en juin, 300 communes française sur 900 sortent du dispositif et une centaine y entre. Objectif du gouvernement : soutenir les quartiers où la situation sociale est la plus difficile.