VAUVERT Aux côtés de Jean Denat, Manuel Valls se présente comme "un réformiste assumé"
Ce dimanche, le Premier ministre a rendu visite pour la deuxième fois en moins d'un an à son ami et maire de Vauvert Jean Denat. A l'occasion de ses cent jours à Matignon, Manuel Valls a martelé vouloir "mettre en mouvement la France" et "accentuer les réformes".
Cela fait presque un an que Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, s'était rendu en Camargue pour rencontrer devant une foule d'objectifs son ami Jean Denat. Aujourd'hui, c'est dans le costume de Premier Ministre que le chef du gouvernement a félicité publiquement le nouveau maire de Vauvert. Jean Denat est l'une des rares victoires socialistes des municipales, dans le raz-de-marée anti-Hollande qui a inondé la France.
100 jours à Matignon
Chemise ouverte, Manuels Valls est à l'aise : "A l'instant où je suis sorti de la voiture, j'ai compris que tu es devenu maire ! Tu as abandonné tes chemises de couleurs pour des costumes cravates". Si par sa présence, le Premier ministre accorde un crédit certain à Jean Denat auprès de ses administrés, ses petites escapades provinciales ont aussi l'objectif de marteler l'action gouvernementale. A l'occasion de ses 100 jours à Matignon, l'affaire prend tout de suite une envergure plus personnelle : "je viens ici devant vous pour vous dire ma détermination à réformer le pays, à le remettre en marche, à retrouver le mouvement".
Le mouvement, c'est toute la métaphore de Manuel Valls. Adieu "la gauche décomplexée" et bonjour le "réformiste assumé". Les éléments de langage ont leur importance. Las des "dogmes, querelles partisanes et postures", le chef du gouvernement a lancé un message à une partie de sa majorité qui critique ouvertement son social libéralisme, plus libéral que social selon eux. Mais, ce sont les pieds dans la réalité que Manuel Valls a débuté son allocution par une sorte de mea culpa politique : "pendant trop longtemps nous avons refusé de voir la réalité en face". Chômage et déficits chroniques, "depuis 1974, la France n'a voté aucun budget à l'équilibre". Triste constat qui traduit l'incapacité de certains responsables gangrenés par leur désir de réélection.
Réforme territoriale, un terrain miné
Paraphrasant Mitterrand, "ne pas bouger, c'est commencer à perdre", le Premier ministre a présenté ses deux priorités : le pacte de responsabilité et la réforme territoriale pour dit-il, "débloquer le pays" : " le socialisme français n'a jamais été l'ennemi des entreprises. Il ne s'agit pas de faire des cadeaux ! Nous voulons faire en sorte que les entreprises, les PME, les PMI retrouvent leurs marges et qu'elles créent enfin des emplois", tout en sachant que : "le pacte ne produira pas des résultats instantanés".
La réforme des territoires corse un peu plus son discours. Rappelant le projet de rattacher le Languedoc-Roussillon à Midi-Pyrénées - qui fait bondir quelques élus droite et gauche -, Manuel Valls fait exactement ce qu'il dénonce : une réforme imprécise qui de facto créé de l'inquiétude auprès des élus locaux. Le mois dernier, le débat au conseil général avait suscité de longues et vives réactions des élus. Manuel Valls à l'image de la gauche et à l'épreuve du pouvoir, entre théorie et pragmatisme. Conscient que la victoire d'Hollande conditionne aussi sa victoire, il semble étouffer ses futures ambitions. Du moins, pour l'instant…
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