GARD Parti Socialiste : la tutelle pose les jalons de la rénovation
Auditions multiples et conseil fédéral… Les trois responsables de la tutelle de Solférino ont détaillé hier leur plan de sauvegarde du PS Gardois.
Dans le Gard, le parti socialiste a enfin choisi de communiquer. Par parti socialiste, il faut entendre les trois responsables de la mise sous tutelle de la fédération (Emeric Brehier, Jules Joassard et Rachid Temal), décidée le 1er juillet par Solférino. Une décision inévitable pour le parti sous peine de perdre ses subventions publiques, après l'invalidation des comptes 2013 du PS gardois. Tels des pompiers, la tutelle vient éteindre les flammes de la maison Jean Jaurès embrasée par des querelles intestines dont Stéphane Tortajada, premier fédéral déboulonné et le trésorier Bernard Casaurang, ont donné les premières étincelles.
Hier toute la journée, les cadres socialistes ont entendu élus et militants : "ils avaient besoin que quelque chose se passe", reconnait Emeric Brehier, responsable de cette tutelle. Depuis le bureau du premier fédéral où il a pris ses quartiers, Seine-et-Marnais s'explique : "nous sommes là pour donner la possibilité aux socialistes du Gard de se reconstruire eux-même, de s'unir autour d'un projet". Profondément divisés après les municipales - dont on attend encore le débriefing - et les deux plaintes ayant pour conséquence l'ouverture d'une information judiciaire, les militants ne peuvent appréhender sereinement les prochaines échéances électorales.
Conseil fédéral : les grands absents
Hier soir, réunis en bureau fédéral, Eric Brehier a présenter sa feuille de route devant un parterre d'élus dont la députée PS Françoise Dumas, le maire de Vauvert Jean Denat, le directeur de cabinet du maire de Bagnols, Jérome Talon… Grands absents remarqués : Stéphane Tortajada - qui a néanmoins été auditionné - et ses deux soutiens Alexandre Pissas et Benjamin Mathéaud. Pour sortir du marasme, la tutelle prévoit l'instauration d'un "groupe de travail composé d'une douzaine de personnes qui devront travailler sur trois sujets : le développement du parti, la redécoupage des sections et le règlement intérieur. Visiblement ce dernier n'a pas suffit, on peut aller beaucoup plus loin", détaille Emeric Brehier.
Du côté des composants, on retrouve Stéphane Tortajada, Bernard Casaurang, Chloé Filot, Annick Meilhac, Michel Paillot, Beinjamin Mathéaud, Nicolas Cadène, Katy Guyot… Un responsable ou délégué des motions 2, 3 et 4 doit aussi faire partie de l'équipe. "Je sais que ce groupe peut pécher par certaines faiblesses mais il ne sera pas hermétique aux contributions des militants", anticipe le responsable de la tutelle.
Une expertise comptable très attendue
Les résultats d'une expertise comptable pour déterminer les dysfonctionnements qui n'ont pas permis la validation des comptes, seront dévoilés en septembre. "Je m'y suis engagé ce soir devant eux", assure Eric Brehier. Que se passera-t-il en cas de réels dysfonctionnements ? Si gouverner c'est prévoir, Emeric Brehier se refuse de basculer dans "la politique fiction" mais lâche tout de même que "le parti socialiste tranchera".
Les trois pacificateurs vont donc tenter de remettre la fédération sur les rails pour aboutir à une sortie de la tutelle qui peut se conclure, ou non, par l'élection d'un premier fédéral. Aux socialistes gardois de s'emparer de la question pour redémarrer leur fédération, restée trop longtemps au point mort.
Coralie Mollaret