TEMPÊTE Suite à la mort d'une occupante, le camping de St-Paulet ferme définitivement
Jennita et Teus Glismeijer avaient quitté les Pays-Bas avec leur fille il y a 21 ans pour ouvrir un camping à St-Paulet-de-Caisson. Après la tempête d'hier après-midi qui a ravagé leur terrain et causé un mort, ils ont décidé de tout arrêter.
"Hier, après le drame, il nous a fallu plus d'une heure pour accéder au camping, car de nombreuses branches étaient tombées sur la chaussée", raconte Christophe Serre, maire de St-Paulet-de-Caisson. De fait, au lendemain de la tempête, l'état du bord de route change à mesure que l'on approche de l'un des lieux les plus touchés par la rafale qui a atteint l'extrême sud de l'Ardèche. Les vignes sont abîmées, de minuscules branches jonchent encore la chaussée et certains troncs sont maintenus par des bouts de plastique. Sur place, au camping des Oliviers, c'est le désert. On aperçoit juste une caravane au loin, ainsi que des arbres cassés.
Au total, une quinzaine de tentes ont été abîmées, deux voitures ont été écrasées, des dizaines d'arbres ont été déracinés ou brisés, et une femme de 46 ans est décédée. Sous le choc, la famille Glismeijer, qui tient le camping depuis 21 ans, s'est réfugiée dans son mas provençal. Ce dernier n'a pas été touché. Le couple refuse de nous accorder plus de cinq minutes. "C'était très violent. En 10 minutes seulement, les 3/4 du camping ont été détruits. On est en deuil. On reçoit beaucoup de hollandais, c'était un peu comme une grande famille", explique Jennita, émue aux larmes, juste avant de dire au revoir à des vacanciers qui ont dû écourter leur séjour. Et à son mari Teus d'ajouter sobrement : "C'est fini. La saison est terminée et on a plus de 60 ans, on ne va pas tout reconstruire maintenant. On arrête".
Les occupants de retour dans leur pays
Les 44 occupants du camping des Oliviers ont été évacués hier soir vers la salle communale. Pris en charge par la mairie et la Croix-Rouge, ils ont dormi à l'abri sous des tentes familiales. "On effectue 2 à 3 interventions de ce type dans le Gard chaque année. Tout est déjà prêt à partir dans des remorques stockées à Nîmes, Bagnols et Alès", explique Viviane Hauss, directrice locale de la Croix Rouge de Bagnols-sur-Cèze. Une cellule psychologique a également été ouverte mais la barrière de la langue a empêché les médecins de communiquer correctement avec eux. "Ils étaient dans la retenue. Les gens ne pleuraient pas", indique Viviane Hauss.
Les vacanciers sont rentrés chez eux en fin de matinée. Certaines familles du village ont proposé à ceux dont la voiture a été détruite, de les héberger.
Une violente cellule orageuse en forme d'arc
Dimanche, selon Météo France, près de 80 000 éclairs dont 18 905 impacts de foudre (éclairs ayant touché le sol) ont été enregistrés pour cette seule journée sur la France.
Le sud du pays a été plus particulièrement touché. Une violente cellule orageuse en forme d'arc a notamment traversé le Gard et l'extrême sud de l'Ardèche. A son passage, les rafales de vent ont probablement dépassé les 100 km/h.
La mairie a demandé au préfet, présent ce matin à St-Paulet, d'appuyer le village pour que l'état de catastrophe naturelle soit reconnu. Cette garantie prévoit la prise en charge des dommages matériels causés aux bâtiments, au matériel et aux récoltes. Elle joue seulement si un arrêté interministériel paru au Journal officiel constate l'état de catastrophe naturelle.