CRISE GOUVERNEMENTALE «En France, on préfère redresser ses ministres ! », fustige Patrice Prat
Du combat à la capitulation… Ce matin, Manuel Valls a officiellement présenté la démission de son gouvernement mis en place, il y a à peine cinq mois. En cause : le litige de plus en plus bruyant sur la ligne économique de François Hollande avec certains de ses ministres. Hier à l'occasion de la fête de la rose à Frangy-en-Bresse, Arnaud Montebourg qui, se sentant "obligé de parler", a attaqué franchement le cap du gouvernement : "le rôle de tout homme d'état est d'affronter la réalité et de proposer des alternative (…) La France n'a pas à s'aligner sur des obsessions de la droite allemande".
Après Cécile Duflot, Arnaud Montebourg soutenu par son homologue de l'Education nationale Benoit Hamon se désolidarisent au grand jour de la politique de François Hollande : "Arnaud Montebourg n’est pas un mutin ou un traitre, il est un lanceur d’alerte loyal et responsable", plaide le député PS du Gard et proche d'Arnaud Montebourg, Patrice Prat. Et d'ajouter au sujet de la réaction de Manuel Valls : "Je ne suis pas surpris par cette démission… Cela s’inscrit dans une tradition institutionnelle sous la Vème République que de contraindre à la démission, autrement dit de congédier ses ministres. A chacun d’assumer sa part de responsabilité et d’envisager l’avenir de la France autrement (…) A défaut de redresser l’économie du pays, on préfère en France redresser ses ministres !".
Pas de surprise donc… Mais l'ex-ministre, ancien candidat aux primaires PS et auteur de la Votez pour la démondialistation ne chercherait-il pas à couvrir ses arrières ? "Arnaud Montebourg fait entendre sa voix avec constance, cohérence et toujours en argumentant. Ce n’est en simulant un acte d’autorité qu’on obtiendra des résultats économiques. C’est un leurre et la réalité, sévère, rattrapera à son tour le nouvel exécutif". Cela, seul l'avenir nous le dira…
Coralie Mollaret