UZÈS Le personnel du Mas Careiron en lutte contre le plan d’économies
Le plan d’économies présenté par le nouveau directeur du centre hospitalier du Mas Careiron, à Uzès, ne passe pas.
« Ce plan d’économies est basé sur la casse des droits des salariés et du confort des patients », affirme Edouard Gloanec, du syndicat SUD Santé du Mas Careiron, qui regrette que le directeur « refuse de négocier avec les syndicats. »
Congés payés rabotés, rapprochement avec l’hôpital local
Qu’y a-t-il dans ce plan ? « Il nous propose d’emblée de supprimer 11 jours de congés payés, détaille Edouard Gloanec. C’est un acquis social. Le supprimer va créer une charge de travail supplémentaire et va entraîner la suppression de 30 à 40 postes. » Pour le syndicaliste, la suppression de ces jours de congés « va également amenuiser la qualité des soins. »
Le plan de Pierre Nogrette, arrivé en juillet à la direction du centre hospitalier, prévoit aussi un rapprochement avec l’hôpital local, une fusion qui ne dit pas son nom pour les syndicats. Pour Edouard Gloanec, il s’agit « d’un dépeçage de l’hôpital », qui laisse craindre « des suppressions de postes à terme. »
La suppression de la « prime informatique », qui représente une centaine d’euros mensuels pour les agents administratifs ainsi que celle du « croissant du dimanche » pour les patients et résidents sont également au programme.
« La logique gestionnaire affronte la logique médicale »
Comment en est-on arrivé à ce plan d’économies ? « Le directeur le justifie par le déficit de 750 000 euros de l’établissement, un déficit programmé, orchestré », explique Edouard Gloanec, qui pointe du doigt l’Agence Régionale de la Santé (ARS), qui a baissé ses dotations de 570 000 euros sur 2 ans.
« On nous enlève de l’argent et on nous demande de fonctionner aussi bien », ajoute Fabrice Aimé, de FO. Pour Leila Tribes, de la CGT, « l’ARS ne veut que des chiffres », une politique pas compatible avec « la psychiatrie humaniste » défendue par l’intersyndicale.
« Le thermomètre est biaisé, dixit Edouard Gloanec. L’ARS mesure la rotation des lits alors qu’on fait tout un travail extra hospitalier qui n’est pas quantifié. La logique gestionnaire affronte la logique médicale. »
Vers une grève
Une assemblée générale se tenait hier après-midi à l’appel de l’intersyndicale SUD, CGT, FO et USP. Lors de cette réunion, à laquelle près de 200 personnes ont assisté, les personnels du centre hospitalier, soutenus par le collège médical représentant les médecins de l’établissement, ont décidé des actions à mettre en place.
Ils ont ainsi voté à l’unanimité une grève à partir du 8 octobre, le jour de l’inauguration de la MAS où est attendue une représentante de l’ARS. D’autres actions de résistance ont été également votées, et le Mas Careiron a officiellement rejoint la coordination des hôpitaux en lutte.
« Nous espérons que la direction engagera une négociation et retirera son plan d’économies », affirme Edouard Gloanec. Dans le cas contraire, le syndicaliste prévient : « les personnels, très mobilisés, et l’intersyndicale se réservent la possibilité de durcir leur mouvement. »
Thierry ALLARD