FAIT DU JOUR La CGT se lance dans sa bataille électorale
Le 4 décembre, l'ensemble des agents des trois fonctions publiques sont appelés aux urnes pour les élections professionnelles.
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. Tel est l'adage qu'a décidé de suivre la CGT pour sa grande bataille électorale du 4 décembre. Pour la première fois, les agents des trois fonctions publiques sont appelés aux urnes : fonction publique hospitalière, d'Etat et territoriale. C'est sur cette dernière que se concentrent plus particulièrement les aspirations du syndicat : aux dernières élections, la CGT a recueilli en moyenne 30 % des suffrages sur les 10 000 votants.
Haro contre la réforme territoriale...
Pour cette campagne, la réforme territoriale est leur principal cheval de bataille : "Notre approche est offensive, nous sommes contre cette usine à gaz", dénonce Michel Mahieux, membre de la coordination départementale CGT. Annoncé en juin, le projet du gouvernement Hollande prévoit notamment la fin de la clause de compétence générale des conseils généraux qui privera ces collectivités de leur capacité à intervenir dans des secteurs qui dépassent leurs domaines de prédilection. "Cette réforme éloigne le citoyen des services de proximité au profit de grosses structures qui n'auront pas la connaissance du terrain. Par exemple après les inondations, les services du conseil général sont intervenus très rapidement pour dégager les routes. Ils savaient où étaient les problèmes, connaissaient les territoires… Que se passerait-il si une énorme région avec Toulouse pour capitale avait géré cela?", s'interroge Michel Mahieux.
… et le gel du point d'indice.
Si la réforme territoriale est un enjeu majeur, elle ne passe pas pour autant à la trappe les sempiternelles inquiétudes autour des conditions de travail des agents publics. "Le contexte n'est pas tellement bon", poursuit Michel Mahieux, membre de la coordination départemental CGT. La loi de finances 2015 confirme la gel du point d'indice qui sert de base de calcul au salaire des fonctionnaires. "Le point d'indice n'a pas été augmenté depuis 2010… Les agents territoriaux sont touchés par la précarité sociale et économique. Aujourd'hui dans la fonction publique, on est pas forcement bien loti", poursuit-il. L'introduction de primes aux résultats, notamment attribuées par les pouvoirs publics irritent la CGT : "cela nous rend dépendant du pouvoir politique".
Enfin, la CGT assure vouloir se battre pour les conditions de travail des fonctionnaires "épuisés" et qui ne sont plus en capacité de servir les usagers". Une perte pour le service public qui se doit d'obéir à trois grands principes : continuité, adaptabilité et égalité.
Coralie Mollaret