GRAU-DU-ROI Les Graulens disent adieu à leur maire Etienne Mourrut
Un vibrant hommage à été rendu cet après-midi à l'ancien maire UMP du Grau-du-Roi, décédé dimanche des suites d'un cancer.
Des obsèques simples, chrétiennes et populaires qui en quelque sorte lui ressemblent. Cet après-midi, une foule impressionnante débordant de la nef au parvis de l'église Saint-Pierre, a laissé bon nombre d'administrés debout. Mais qu'importe : "Etienne ce n'était pas qu'un maire vous savez", témoigne Jean, natif de la cité balnéaire, "on pouvait débarquer à la maire à l'improviste, il prenait toujours le temps de nous recevoir".
Fils de pécheur, Etienne Mourrut a toujours été "proche de la population". Un attrait naturel qu'il a su cultiver au point d'en faire un argument de campagne. Amoureux de la mer, il s'enrôle dès l'âge de 20 ans dans la marine avant de revenir sur la terre ferme en se faisant embaucher aux Salins du Midi d'Aigues-Mortes. C'est là qu'Etienne Mourrut donne corps à ses revendications en créant une section FO dans l'entreprise. Les prémices de sa carrière politique qui se poursuit dans l'opposition municipale. En 1983, le Graulen atteint son graal : l'élection au poste de maire. Le baronnie Mourrut en est à ses balbutiements.
Conservatisme populaire
Très vite, avec de grands projets comme la création de lotissements, du Seaquarium et du Casino, le port de pêche se transforme en cité balnéaire capable d'accueillir des dizaines de milliers de touristes. Conseiller général, il décroche en 2002 un mandat national à l'Assemblée, devenant ainsi un poids lourd de la droite gardoise. Présent à la cérémonie, le sénateur-maire de Nîmes Jean-Paul Fournier a salué son compatriote du RPR qui n'a pas jamais mâché ses mots notamment sur la question des "mariages gris" ou du droit de vote des étrangers auxquels il était farouchement opposé. Son conservatisme assumé a su séduire les Camarguais dont le coeur, on le sait, a plutôt tendance à battre à droite. Etienne Mourrut enchaine les mandats sans s'arrêter.
Sa carrière politique est à son apogée. Seulement Etienne Mourrut est balayé en 2012 par la vague Bleu marine des législatives, au profit du médiatique avocat Gilbert Collard. Affaibli par son cancer, il renonce à prétendre à un nouveau mandat de maire. Etienne Mourrut tente néanmoins de placer son cousin et premier adjoint Léopold Rosso… En vain. Un autre opposant de la première heure, le médecin socialiste Robert Craust rafle le siège. Le qu'en-dira-t-on graulen accrédite l'idée que si Léopold avait porté le nom de "Mourrut", il aurait été élu. Mais préférant se remémorer leurs souvenirs chaleureux du défenseur camarguais, les anciens administrés laissent aux spécialistes le soin de refaire l'histoire.
Coralie Mollaret