Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 03.11.2014 - thierry-allard - 2 min  - vu 355 fois

LE FAIT DU JOUR Sur le tournage de « The Short Straw », un film de jeunes bagnolais sur les ados

Luis (debout, à gauche) et Alexis (assis au pied de l'arbre) et leur équipe d'acteurs et de techniciens sur le tournage, hier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ils étaient une bonne vingtaine jeudi, derrière l’îlot Saint-Gilles de Bagnols, pour tourner la septième scène de « The Short Straw ».

Ce long métrage, réalisé par le jeune Alexis Godin, parisien de 21 ans domicilié à Tavel, est conçu comme « une critique par rapport à la tuerie de Columbine en 1999. On essaie de parler du malaise adolescent, faire de la prévention pour montrer que tout peut déraper si les jeunes sont livrés à eux-mêmes. »

Une équipe de jeunes amateurs

Pour ce faire, le jeune réalisateur s’est entouré de Luis, 15 ans, qui a déjà un court-métrage à son actif, « Au Bout du Rêve », tourné à Bagnols l’an passé avec la complicité de l’atelier de théâtre des AJT. C’est par ce biais, et avec l’aide de l’association Mosaïque en Cèze, que les deux jeunes hommes se sont rencontrés et ont décidé de travailler ensemble, Luis devenant le directeur de la photo de « The Short Straw ». « Luis est dans un univers proche de Jean-Pierre Jeunet, moi je suis plus underground, ces deux influences se rencontrent », explique le réalisateur qui, s’il tourne actuellement son premier long-métrage « fait ça depuis 8 ans. »

Alexis a donc procédé au casting cet été, et dispose aujourd’hui d’une équipe d’acteurs amateurs — même si deux d’entre eux ont déjà fait des tournages — dont la plus jeune a 12 ans, ou encore d’un technicien du son diplômé. « On est une équipe d’amateurs », lance-t-il toutefois dans un sourire.

« Un enchaînement de décisions qui va faire que tout va déraper »

« Gros fan de Kubrick » notamment, Alexis Godin ne compte pas cacher la violence dans « The Short Straw » : « Je déteste les films qui parlent de la violence sans la montrer. S’il faut mettre du sang dans le film je le mettrai, et si les gens trouvent ça dégueu, tant pis. » Le titre, qui se traduit par « la Courte Paille », découle directement de cette violence, car le premier meurtre du film est décidé à la courte paille : « c’est la banalisation extrême de la violence, affirme-t-il. Tout le film est un enchaînement de décisions qui va faire que tout va déraper. »

Quant aux personnages principaux, « complexes et ambigus », dixit Alexis Godin, ils sont exclusivement adolescents : « on a enlevé tous les adultes pour enfermer les personnages dans une bulle. Ils font la plus grave bêtise du monde, et ils sont seuls, avec personne à qui parler. »

« Un travail d’équipe qui a du sens pour tous ces jeunes »

« The Short Straw » est soutenu notamment par l’association Mosaïque en Cèze. Sa directrice Dominique Meyzie a été séduite par le fait que « c’est un projet de jeunes. Il a fédéré un groupe, c’est devenu un travail d’équipe qui a du sens pour tous ces jeunes. » Mosaïque en Cèze les a également aidé à répondre à un appel à projets du Conseil général et de la région, en vue d’obtenir des financements.

Le tournage de « The Short Straw » en est encore à son commencement. « On va essayer de le terminer pour novembre 2015, prévoit le réalisateur. Je voudrais le présenter en janvier 2016 au festival international du film fantastique de Gérardmer. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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