MEETING A Nîmes, l'UMP retrouve son leader : Nicolas Sarkozy
L'ex-chef d'Etat et candidat à la présidence de l'UMP a prononcé son dernier discours ce soir aux Costières, devant une foule en liesse.
A-t-il vraiment changé ? C'est la question qui est sur toutes les lèvres, aussi bien celles des observateurs politiques avertis que des opposants politiques. En 2012, Nicolas Sarkozy a échoué à sa réélection, à la faveur du candidat socialiste François Hollande, dont certains continuent d'attribuer la victoire au raz-le-bol sucité par "l'omniprésident". Si la question du changement est primordiale pour les Français, elle ne l'a pas été ce soir pour les 3 000 militants réunis aux Costières qui ont retrouvé un Sarkozy comme ils l'aiment, énergique et pugnace.
Des primaires oui, mais UMP
Assis entre son hôte le maire de Nimes et Nathalie Kosciusko-Morizet, l'ex-président s'est délecté du discours d'introduction de Laurent Wauquiez. En chauffeur de salle, l'ancien ministre a prononcé les trois mots qui révulsent l'UMP : "Taubira, PMA et immigration". "Nous nous sommes déchirés, aujourd'hui il nous faut un leader, un chef pour tourner la page". De son côté Jean Paul Fournier, fidèle parmi les fidèles, a parlé de la vie du parti : "ce n'est pas un drame si on change de nom, nous devons élargir notre audience pour être en capacité de proposer un nouveau projet". Mais l'ouverture pour cet ex-RPR a ses limites : "nous ne voulons pas d'une primaire ouverte pour confier à ceux qui ont voté Royal en 2007 et Hollande en 2012, le soin de choisir le candidat de notre famille politique".
"Le voyageur a retrouvé sa famille", répète Nicolas Sarkozy à peine installé à la tribune, savourant cette foule qui l'acclame. Une fois de plus, le candidat a filé la métaphore de l'homme providentiel : "j'ai pensé à nos instances, à notre famille politique… Et je me suis dit que mon devoir était d'être à vos côtés (…) Il y avait toutes les raisons pour que je ne revienne pas, mais rester en retrait alors que tout va mal, quelle preuve de lâcheté !". Les défis, le moteur de Nicolas Sarkozy de nouveau sur le ring politique, qui a conservé sa stature de chef d'Etat. Balayant de multiples sujet, il connaît les thèmes chères à son parti : "l'Union Européenne s'est attribuée trop de pouvoir" et "l'espace Schengen ne peut pas continuer à être une passoire". Devant un pouvoir socialiste impopulaire, Marine Le Pen reste la principale opposante de l'UMP. Nicolas Sarkozy le sait et attaque : "Le nationaliste est une maladie qui transforme l'amour des siens en haine des autres…".
"Je suis de retour", scande Nicolas Sarkozy, "si vous (militants, NDLR) m'accordez votre confiance, j'irai défendre nos idées, rassembler et élargir notre famille politique". Sauf surprise, l'ancien chef de l'Etat devrait remporter dimanche la présidence de l'UMPi…. Mais il en faudra un peu plus, pour convaincre les Français de lui accorder de nouveau leur confiance.
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Coralie Mollaret