Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 01.12.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 406 fois

FAIT DU JOUR Rythmes scolaires à Alès : les écoles de ZEP doublement pénalisées

La classe de CM1 de l'école des Près-St-Jean. EL/OG

A Alès, la réforme des rythmes scolaires a été mise en place en septembre dernier et la mairie a opté pour un dispositif minimum. Une garderie gratuite et aucune activité périscolaire. Trois mois plus tard, les établissements des zones prioritaires se sentent doublement sanctionnés.

Avec la mise en place des nouveaux  rythmes scolaires en septembre dernier, les journées sont désormais plus courtes pour les élèves qui ont cours le mercredi matin. Aujourd'hui, alors que le premier trimestre s'achève, les premières constatations sont sans appel pour plusieurs écoles d'Alès concernant surtout le fond de la réforme. "Les parents et les enseignants observent un sentiment de grande fatigue le jeudi et le vendredi. C'est peut-être un problème d'adaptation, on ne sait pas encore. Mais le constat est là. C'est pénible pour les enfants et les professeurs", souligne Thierry Olivier, directeur de l'école des Près-St-Jean, la plus grande de la ville, avec 300 élèves. Et le fait d'être en ZEP apporte un handicap supplémentaire. "De manière générale, ils ont déjà plus de mal à se mettre au travail", précise-t-il, même si les professeurs n'ont pour l'instant pas pris de retard dans leurs programmes.

Le discours est semblable du côté de Dany Bénézet, directrice de Paul Langevin et déléguée SNUipp du secteur d'Alès : "Les journées ne sont pas plus courtes. Le temps de présence est le même. En revanche, il se lèvent 5 fois dans la semaine. On observe des absences régulières le matin, moment où l'on étudie les matières les plus importantes puisque les élèves sont censés être plus concentrés".

Certaines activités supprimées

A Alès, contrairement à ce que préconisait la réforme, aucune activité périscolaire n'a été prévue. La ville a choisi de recruter des animateurs et d’assurer une garderie gratuite à la place. “C’est la réduction du temps scolaire qu’il faut souligner, et pas la création d’activités à tous crins. Il aurait fallu recruter 130 personnes pour seulement 1h par jour, c’était impossible. Et on aurait jamais trouvé assez d’associations pour prendre en charge 3000 élèves”, justifiait Christian Chambon, adjoint à l’éducation de la ville, en août dernier.

Or, à l'école de la Royale, la journée raccourcie a supprimé le créneau piscine, comme aux Près-St-Jean. "Non seulement on n'a pas de TAP, mais en plus nos activités sont pénalisées. Cette réforme creuse les inégalités et nous rajoute des difficultés supplémentaires. Les TAP auraient dû être financées par l'Etat. Ainsi, tout le monde aurait eu droit à la même chose", déplore Maxime Tatry, directeur de l'établissement. Et au directeur des Près-St-Jean d'ajouter avec cynisme : "Savoir nager est l'une des compétences à acquérir avant l'arrivée au collège et nos élèves n'ont pas le loisir de pouvoir s’entraîner dans leur appartement".

De même, le décalage d'une demi-heure à midi empêche certains petits de faire la sieste après-déjeuner. "Soit elle est raccourcie. Soit elle est supprimée. Dans tous les cas, le nouvel horaire n'est pas adapté aux maternelles", observe Maxime Tatry qui se juge désormais au bas de l'échelle de l'éducation nationale.

Eloïse Levesque

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