Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 15.12.2014 - abdel-samari - 4 min  - vu 1376 fois

NÎMES Abandon du tramway, vives réactions à gauche

Tram'bus. Photo : Objectif Gard

Après la décision d'Yvan Lachaud d'abandonner le projet de tramway dans la ville de Nîmes, Catherine Bernié-Boissard, conseillère municipale et communautaire à Nîmes exprime son mécontentement.

"Le tramway est-ouest rejoint la réouverture du bd de Prague et la réduction des taux de la fiscalité au cimetière des promesses électorales UMP-UDI. Le coût d’une ligne de tramway est-ouest serait trop élevé, selon MM. Lachaud et Fournier. Or, 1 km de tramway coûte en investissement 14 millions d’euros environ, selon le CEREMA (centre d’études sur la mobilité et l’aménagement). Soit beaucoup moins que les 18 millions d’euros/km de la ligne 1 du TCSP, sans compter la prolongation autour de l’écusson. C’est un mauvais calcul que font nos édiles. Au cout d’investissement, s’ajoute en effet le coût d’exploitation. Le mode routier du TCSP entraîne de l’orniérage, la chaussée s’affaissant au passage du bus. D’où des dépenses supplémentaires de voirie, que l’on n’a pas avec les plateformes plus stables des tramways. Que le président de Nîmes-métropole et le sénateur-maire de Nîmes nous fassent la démonstration du contraire. Et chiffres à l’appui, qu’ils prouvent l’avantage du tram-bus sur le tramway en termes de fréquentation, dans une ville plus vaste que celle de Paris intra-muros (161 km2 contre 105 km2)."

Autre réaction, celle du Parti de Gauche de Nîmes : "Les Nîmois viennent d’apprendre par voie de presse, et sans aucune concertation, que le projet de tramway est-ouest a été abandonné par l’Agglomération de Nîmes, car trop coûteux pour ses finances. Dans ce projet le tramway sera donc remplacé par un gros bus articulé tel qu’on en voit circuler sur la ligne 1 du TCSP. Cette décision va faire certainement plaisir aux firmes qui fabriquent ces bus et qui les commercialisent, mais beaucoup moins aux Nîmois qui vont profiter de la pollution générée par le gazole brûlé par ces bus. L’argument du coût de la ligne est-ouest du tramway aurait pu paraître imparable. Sauf si l’on considère le fait que, dès 2011, lors du deuxième appel d’offre national concernant  les TCSP, la ligne de tramway T2 proposée par la Communauté d’Agglomération de Nîmes Métropole, qui devait avoir une longueur de 11,6 km et être mise en service en 2016, était éligible pour une subvention de l’Etat de 28M€. Certes ce ne sont que 28M€, mais c’était en 2011, avant la construction catastrophique de la ligne T1 du fameux « tram’bus » de Mr Fournier. On peut supposer sans grand risque de se tromper que le coût de cette première ligne de TCSP a été d’environ 80M€, ce qui pour un parcours d’environ 4km représente un prix d’environ 20M€/km : un coût exorbitant pour une ligne de bus, d’autant que cette ligne, contrairement à sa dénomination, n’est pas en site propre sur toute sa longueur. Ne parlons pas du taux de fréquentation scandaleusement faible pour un bus de cette capacité, ni des embouteillages qu’il génère quotidiennement. En lieu et place de cette ligne T1 totalement inutile, il aurait été à cette époque tout à fait envisageable, en particulier financièrement, de réaliser une ligne de tramway est-ouest. Ç’aurait dû être la priorité absolue du Président de l’Agglomération et du Maire, si ils s’étaient réellement souciés du bien être des Nîmois et des habitants des villages environnants : une ligne qui desserve à la fois la gare SNCF, permettant une intermodalité avec les transports routiers, et les quartiers périphériques, à l’est de Nîmes comme à l’ouest, et bien sûr l’hôpital Caremeau. Nous aurons, pour le prix d’un tramway, un gros bus au gazole, avec 8 ans de retard et une ligne rabougrie….au mieux."

Enfin, le porte-parole de Tous pour Nîmes, Jean-Paul Boré s'exprime également : "La décision d’abandonner le tramway pour le tracé est/ouest ne correspond pas aux enjeux réels du déplacement de l’ensemble de l’Agglomération. Derrière la volonté affichée d’économie se cache deux erreurs fondamentales. La 1ère est d’avoir commencé pour des raisons électoralistes par le trambus nord sud, et l’entêtement de poursuivre le tracé autour des boulevards. Cela n’a pas permis d’accroitre le nombre de passagers. Au contraire. Selon nos informations la perte globale sur la ville serait très importante. La 2ème erreur est de privilégier le financement de la gare de Manduel dont l’énorme coût est loin d’être couvert. Cette décision aura vraisemblablement d’autres conséquences prochaines chez TANGO. Nous n’avons eu de cesse durant la campagne pour les élections municipales d’alerter sur ces décisions qui se profilaient au détriment des réels besoins de la ville et de l’Agglomération. Avec le projet de plateforme internationale de fret, qui a reçu l’accord de toutes les institutions et chambres consulaires, créateur de 3 000 emplois directs et autant induits, l’urgence du contournement ouest et nord de la ville, les choix de l’Agglomération doivent être repensés. Il est encore temps de de réfléchir ensemble pour l’avenir de Nîmes et son Agglomération et au nom de l’intérêt général. Nous sommes disponibles pour cela."

Abdel Samari

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