BAGNOLS Le budget 2015 voté presque sans heurts
C’est un conseil municipal plus important que d’habitude qui était organisé ce matin à la Maison de l’entreprise de Bagnols, puisque le budget primitif 2015 était au menu.
Une bonne raison d’en avancer l’horaire à 9 heures, une heure avant l’horaire habituel. L’information n’est visiblement pas parvenue à toutes les oreilles : c’est devant une opposition clairsemée, composée uniquement de Claudine Prat et Serge Rouquairol, que le dernier conseil municipal de l’année s’est ouvert, si bien que le maire décidera de repousser la délibération sur le budget primitif 2015 en attendant les retardataires.
« C’est du foutage de gueule ! »
Une fois l’opposition au grand complet, le premier adjoint Jean-Yves Chapelet s’est lancé dans une présentation qu’il a voulu « pédagogique », du budget primitif 2015 de la commune. Après avoir balayé les éléments de contexte national, il a présenté un budget élaboré « selon trois axes : maintenir une fiscalité identique à 2014, mettre en œuvre un plan d’économies pour aider nos entreprises et faire une augmentation significative de l’autofinancement pour anticiper 2016 et 2017, désendetter la commune et retrouver des marges de manœuvre. »
La présentation faite, les débats pouvaient commencer. C’est le conseiller d’opposition RBM-FN Stéphane Perez qui s’est lancé en premier pour évoquer… son retard : « Nous avons eu deux convocations, pour 9 heures et pour 10 heures, et Jérôme Talon (le directeur de cabinet du maire, ndlr) ne m’a pas appelé. » De quoi énerver le maire Jean-Christian Rey : « vous êtes responsable de ce retard. Nous avons un règlement intérieur qui prévoit que nous vous prévenions un mois à l’avance, nous vous avons fait parvenir une information où il y avait écrit 10 heures, mais c’est la convocation qui fait foi. Vous dites n’importe quoi, il y a 4 lignes à lire, ce n’est pas insurmontable. Et ce matin, on vous a fait appeler et on a repoussé le vote du budget. »
Quant au budget prévisionnel, « On l’a reçu hier à 18 heures, c’est du foutage de gueule ! » s’emporte le conseiller municipal d’opposition, qui ne va pourtant pas se priver de le fustiger : « on continue à financer tout ce qui finit par ‘Marcoule’, jusqu’aux collectionneurs de timbres et on enlève 90 000 euros à l’école privée. » « La question sur Sainte-Marie, vous l’avez votée » lui rétorquera Jean-Christian Rey, la dixième délibération du conseil portant sur la convention de financement des classes de l’école privée. « Je suis arrivé après » a maintenu Stéphane Perez. Dont acte.
« On n’est pas en train de faire demi tour, on fait des pauses »
C’était ensuite au tour des conseillers de la liste « Bagnols c’est vous » de s’exprimer. Ainsi Serge Rouquairol a estimé « être dans le droit de nous poser des questions sur l’avenir que réserve aux bagnolais ce budget (…) Ce sont les générations futures qui paieront ces efforts par une dégradation du cadre de vie, c’est un cercle vicieux. Nous voterons contre. » « 2015 est une année de pause dans les investissements, a redit le maire. Par contre je ne vous ai pas entendu nous féliciter pour les investissements d’équipement du mandat précédent, mais je pense que c’est un oubli. » Jean-Christian Rey a ensuite rappelé au détour d’une phrase que « les indemnités des élus vont être baissées de 10 %. »
Le conseiller d’opposition Christian Roux a pour sa part fustigé « une répartition entre les budgets de fonctionnement et d’investissement très inégale » qui, d’après lui, « va impliquer une aggravation du retard dans l’attractivité de cette ville qui en manque déjà cruellement. » Et le conseiller d’opposition de juger que « la construction de ce budget est une erreur. Il aurait fallu s’attaquer plus aux dépenses de fonctionnement. »
« On n’est pas en train de faire demi tour, on fait des pauses, lui a répondu Jean-Christian Rey. Ici, le taux d’endettement est le même qu’à Nîmes, c’est insupportable. Fonctionnement et investissement sont liés. »
« Entre 1 000 et 1 200 euros par habitant pour être à un niveau correct »
En parlant de désendettement, le conseiller d’opposition Claude Roux va demander au maire « jusqu’à quel niveau comptez-vous aller », « entre 1 000 et 1 200 euros par habitant pour être à un niveau correct », lui répondra Jean-Christian Rey, sachant que l’endettement actuel de la ville est de près de 1 700 euros par habitant. « Attractivité et responsabilité sont deux mots qui marquent ce budget » lancera le maire avant de passer au vote.
Le budget primitif principal sera voté, avec 9 oppositions, soit l’ensemble des listes « Bagnols c’est vous » et « Bagnols Bleu Marine ». Sur sa lancée, le groupe RBM-FN votera contre les budgets primitifs de l’eau, de l’assainissement, de la caisse des écoles et même les taux des taxes locales, pourtant inchangés. Seul le budget primitif de la zone de Berret trouvera grâce à leurs yeux. Il faut dire qu’il atteint la somme astronomique de… zéro euro.
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Le conseil vote une motion pour une CAPE : malgré les annonces du député Patrice Prat, et la réception d’un courrier du rectorat « très flou » d’après le maire, le combat continue suite à la sortie de ZEP du collège du Bosquet et de 3 écoles primaires bagnolaises. Ainsi, le conseil municipal a voté à l’unanimité ce matin une motion pour une Convention Académique de Priorité Educative (CAPE), à l’image de celle votée lundi lors du conseil communautaire. « On reste mobilisés » a indiqué Jean-Christian Rey, avant de proposer, goguenard, de « renommer le collège du Bosquet en collège Armande Le Pellec Muller », du nom de madame la rectrice de Montpellier.
Thierry ALLARD