A l'appel du Club de la presse du Gard, une vague de 1 800 citoyens a déferlé aux Arènes en hommage à Charlie Hebdo, victime d'un effroyable attentat plus tôt dans la matinée. 

Sidérés, atterrés ou sans voix… Ce soir les 1 800 personnes réunies près des Arènes n'avaient pas de mots assez forts pour décrire l'horreur qui s'est déroulée peu avant midi au siège de l'hebdomadaire satirique. Lourdement armés, deux assaillants se sont introduits dans la rédaction de Charlie Hebdo avant d'abattre froidement plusieurs policiers, journalistes et dessinateurs de presse, dont les historiques : Charb, Cabu, Wolinski et Tignous. Au total douze personnes sont tombées sous les balles de ces terroristes pour avoir exprimé leurs opinions. Symbole d'une presse libre et provocatrice, le journal était devenu la cible de fanatiques religieux après la publication de caricatures du prophète Mahomet et du numéro spécial "Charia Hebdo". Mais qu'importe, les journalistes continuèrent de défendre leurs convictions avec une plume toujours plus acerbe.

Ce soir, les quelques nîmois qui sont parvenus à dénicher l'un des rares hebdomadaires encore en kiosque l'ont brandit pour rappeler leur attachement à la liberté d'expression. Un droit inaliénable, fondement de notre démocratie. Dans la foule compacte et silencieuse les responsables musulmans du Gard, Driss El Moudni et Abdallah Zekri ont condamné avec fermeté ces actes odieux qui, de près ou de loin, ne ressemblent en rien à leurs préceptes. Présents aussi au rassemblement : les responsables politiques. Loin des discours qui auraient pu être apparentés - à tort ou à raison à de la récupération politique - le silence et le recueillement ont traduit un réflexe républicain. Réflexe qui, comme beaucoup le souhaitent, unit les citoyens dans leur diversité contre les amalgames et pour la défense de la libre expression qui reste un combat permanent.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com