FAIT DU JOUR Coupes budgétaires : la mairie du Martinet fait de la résistance
L'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains appellent aujourd'hui à un mouvement national contre la politique d'austérité et la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités en 2015. Dans le Gard, les mairies de Barjac et Le Martinet ont décidé de fermer leurs portes en signe de protestation. Rencontre avec Michel Mercier, maire du Martinet.
Objectif Gard : Pourquoi avez-vous décidé de vous démarquer des autres communes avec cette action ?
Michel Mercier : Le désengagement de l'Etat a plusieurs niveaux d'impact sur notre village : les transferts de permis de conduire sont désormais à notre charge ; le coût des rythmes scolaires n'est compensé qu'en partie et seulement pendant deux ans, et la dotation aux collectivités locales va baisser de 11 milliards d'€ sur 3 ans. Nous voulons montrer qu'on ne nous donne plus les moyens de travailler correctement. On a décentralisé les pouvoirs et aujourd'hui, on revient en arrière.
O.G : Comment cette grève se manifeste-t-elle ?
M.M : La mairie est fermée mais le personnel effectue son travail normalement. Ce sont les élus qui font grève, pas les fonctionnaires.
O.G : Concrètement, en quoi ce désengagement impacte-t-il votre commune ?
M.M : Cela représente 60 000€ en moins pour notre communauté de communes. L'ensemble de ces dispositifs va amputer de 3 à 5% le budget du Martinet qui s'élève à 500 000€ par an. Pour commencer. Ca va ensuite monter crescendo pendant 2 ans.
O.G : La mesure a déjà été votée. Qu'espérez-vous de votre action ?
M.M : Notre action s'inscrit dans une journée nationale à l'appel des élus communistes. Nous avons aussi manifesté au congrès des maires, et les élus du Martinet réfléchissent à une opération choc en lien avec le budget. Pourquoi pas voter un budget en déséquilibre en mars prochain. Nous souhaitons interpeller le sous-préfet et le gouvernement pour un coup de frein l'an prochain.
O.G : Quel serait l'impact d'une telle opération sur les finances de votre commune ?
M.M : La préfecture nous sommerait de revoir nos comptes. Si l'on désobéissait, nous risquerions la mise sous tutelle. Mais nous en sommes loin.
O.G : Allez-vous augmenter vos impôts ?
M.M : Ça ne changerait pas grand chose. Je ne le ferai pas. En revanche, nous allons surement rogner sur les investissements. Nous n'aurons pas le choix.
O.G : Que doit-faire l'Etat pour relancer l'économie ?
M.M : Il faut injecter de l'argent dans le système pour relancer l'économie. En investissant et en augmentant les salaires. Par ailleurs, l'Etat doit pouvoir emprunter à la Banque Centrale comme c'était le cas avant 1973. Les taux y seraient moins élevés que dans le privé.
Eloïse Levesque