FAIT DU JOUR Patrice Prat : « le Gard est un département particulièrement exposé au recrutement de djihadistes »

Membre depuis peu d’une commission d’enquête parlementaire sur les individus et les filières djihadistes, le député de la troisième circonscription du Gard Patrice Prat estime que la problématique djihadiste nécessite des « vraies mesures, certes sécuritaires mais pas seulement. »
Pour le député, « le mouvement de recrutement de djihadistes s’est accéléré ces derniers mois, ça a été noté par tous les services de renseignement. »
« Qu’est-ce qui se passe dans les esprits les plus faibles ? »
Un mouvement qui n’épargne pas le Gard, loin de là, deux jours après les interpellations de Lunel et Aimargues : « Le Gard n’est pas le seul département concerné, mais il est particulièrement exposé et confronté à ce mouvement de recrutement de djihadistes » explique Patrice Prat qui nuance toutefois, estimant qu’« il fait partie des départements sensibles, comme l’Hérault, mais je ne sais pas trop lequel ne va pas être sensible à l’avenir. »
Pourquoi le Gard est-il « particulièrement exposé » ? Pour Patrice Prat, le début d’explication est « d’abord le décrochage, une perte d’estime de soi, une perte de sens. Les gens sont confrontés à des difficultés sociales, économiques et culturelles. Qu’est-ce qui se passe dans les esprits les plus faibles ? On veut compenser et on se retrouve avec comme ‘grande cause humanitaire’ le djihad. »
D’après l’élu, « 80 % des recrutements se font par les réseaux internet (…) un moyen direct d’aller vers les personnes les plus fragiles. C’est énorme, c’est un phénomène assez récent qui nécessite des moyens supplémentaires, c’est pourquoi le gouvernement a mis l’accent sur ces aspects là. »
Le gouvernement a justement lancé hier le site www.stop-djihadisme.gouv.fr. « Il faut absolument qu’on riposte, estime Patrice Prat. Il faut faire prendre conscience aux personnes les plus vulnérables que ces promesses de djihad sont extrêmement dangereuses pour eux et leur famille. » Et le député de mettre l’accent sur la prévention « pour ceux qui pourraient être susceptibles d’être des proies faciles qui pourraient se laisser tenter par les images grotesques et violentes diffusées par ces mouvements djihadistes. »
« Ce n’est pas en faisant des annonces pour caresser l’électeur dans le sens du poil qu’on va régler le problème »
Et pour ceux qui sont déjà partis en Syrie ou sur d’autres théâtres de guerre djihadiste, « Les premiers retours d’expérience qu’on a c’est que c’est l’enfer dans ces zones là. Souvent certains là bas veulent rentrer en France, mais eux-mêmes redeviennent des proies et des victimes des terroristes », explique l’élu.
Quant aux départs des femmes, « c’est une des problématiques, reconnaît Patrice Prat. C’est très difficile de pouvoir trouver la ‘parade’ pour dissuader ces familles de quitter le pays. » Difficile aussi en cas de retour de ces femmes « qui sont rarement combattantes » et pour qui « la réponse pénale n’est pas évidente. Il est difficile de faire la part des choses. »
Question réponse pénale, Patrice Prat n’est pas particulièrement emballé par le spectre de l’indignité nationale, évoqué ces derniers jours : « toutes ces annonces dans un moment où tout le monde est profondément choqué sont dérisoires par rapport à l’ampleur du problème et la nécessité d’y apporter des vraies mesures, certes sécuritaires mais pas seulement. »
Pour lui, les réponses sécuritaires « ne suffiront pas à régler le problème efficacement et dans la durée. Il faut une réponse sécuritaire, judiciaire, sociale, éducative, sur la place de la religion dans la société… Ça couvre un champ très important et ce n’est pas en faisant des annonces pour caresser l’électeur dans le sens du poil qu’on va régler le problème. » Et Patrice Prat de l’admettre, « il faudra du temps. »
Et aussi :
La commission d’enquête : « Elle est là pour comprendre le phénomène djihadiste et évaluer, estimer les dispositifs de sécurité et de surveillance qui concernent ce sujet », explique le député. Elle a été installée fin décembre, et a démarré ses travaux depuis quelques jours. « Nous allons travailler jusqu’au mois de juin puis nous remettrons nos travaux assortis de préconisations au gouvernement », précise Patrice Prat.
Une réunion publique : Patrice Prat proposera une réunion publique sur le thème des filières djihadistes vendredi prochain, le 6 février, salle A du centre culturel Léo-Lagrange de Bagnols. Sur inscription au 04 66 39 05 00 ou à l'adresse suivante : contact@patriceprat.fr, avant le 4 février.
Thierry ALLARD
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