Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 17.02.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 344 fois

DÉPARTEMENTALES Patrick Malavieille, PCF : "Je ne pars pas gagnant"

Isabelle Fardoux-Jouve et Patrick Malavieille représentent la gauche sur le canton de la Grand'Combe. EL/OG

C'est soutenu par la majorité départementale que Patrick Malavieille, conseiller général PCF de la Grand'Combe depuis 1988, a décidé de rempiler pour un 5e mandat sur un canton de gauche élargi de 28 communes suite au redécoupage territorial. Allié à Isabelle Fardoux-Jouve, journaliste militante, Guy Laganier, sortant de l'ancien canton de Génolhac, et Augusta Bargy, ancien maire de St-Sébastien-d'Aigrefeuille, le "grand patron" part favori mais devra se méfier de l'abstention et du FN. Rencontre.

Objectif Gard : Vous repartez pour la 5e fois à la conquête du conseil général. Ne devriez-vous pas laisser la place au renouveau ?

Patrick Malavieille : J'ai hésité. C'est vrai que ça fait beaucoup et j'aurai pu passer la main. Mais ce qui compte, c'est le territoire. Il faut que la Grand'Combe soit représentée avec quelqu'un d'expérience, surtout avec la montée du FN. Ma binôme Isabelle Jouve représente ce renouveau.

OG : Pourquoi avoir choisi Isabelle Jouve, qui est journaliste?

PM : Elle connaît bien le territoire et porte une sensibilité sur l'environnement et le développement durable. On se complète bien. Certes elle est journaliste, on en a discuté et ça peut être compliqué pour elle. Mais je ne crois pas que ça influera sur notre candidature. Au contraire, sa plume est un atout.

OG : Le canton passe de 6 à 28 communes. Comment envisagez-vous cet élargissement ?

PM : On va s'organiser et se répartir la tâche sur les 28 cantons. Je discerne bien les enjeux de La Grand'Combe et Génolhac. J'appréhende moins bien St-Jean-du-Gard qu'Isabelle représente. Ensemble, nous allons aller à la rencontre de tous les maires, premiers acteurs de proximité, afin de mieux les connaître et leur présenter nos propositions.

OG : Quel bilan tirez-vous de votre dernier mandat?

PM : J'étais délégué à la culture et au patrimoine. Des actions souvent considérées comme superflues. Mais je me suis battu au sein de la majorité pour faire vivre le patrimoine. On a notamment participé à la rénovation du temple de St-Sébastien-d'Aigrefeuille, soutenu les saisons culturelles de Cendras, de Barjac, de Villeneuve-lez-Avignon, du Pont du Gard. Enfin, j'ai fait rentrer la culture dans les collèges, avec les résidences de comédiens de théâtre, de cirque... L'éducation artistique commence dès l'adolescence. Si la droite est élue, que vont devenir ces troupes qui font vivre le Gard ?

OG : Les dotations aux départements vont diminuer. Comment allez-vous vous y adapter? Qu'allez-vous prioriser?

PM : On peut revenir sur la politique d'austérité. Il faut infléchir la tendance et je continuerai à me battre dans ce sens. Dans le cadre du pacte de responsabilité, si on avait donné aux collectivités plutôt qu'aux entreprises, on aurait créé davantage d'emplois.

OG : Mais le mouvement est en marche et les baisses de budget aux collectivités ont été votées. Il faut s'y préparer...

PM : La culture doit davantage se penser à l'échelle du territoire, comme le fait le Cratère avec ses spectacles hors les murs. Pour les lectures publiques par exemple, il y a des zones d'ombre. Le conseil général a amorcé la pompe, les communes et les médiathèques doivent se l'approprier et travailler en réseau.

OG : La droite vous reproche de ne pas avoir assez œuvré pour le développement économique du territoire et son désenclavement. Que leur répondez-vous?

PM : On a besoin d'un traitement spécifique depuis que la mine a fermé. C'est vrai que la reconversion a été difficile. Mais comme je l'ai dit à Max Roustan, maire d'Alès, il faut raisonner en termes de bassin et non en termes d'intercommunalités. Nous devons travailler ensemble. En ce qui concerne le tourisme, nous sommes favorables à lui octroyer des crédits. Même si on ne réussit pas tout, il faut se relever et continuer.

OG : Finalement, cette élection est-elle une formalité ?

PM : Non. Nous sommes sereins mais ne sous-estimons personne, et surtout pas le contexte national. Notre premier adversaire sera l’abstention des gens de gauche qui sont déroutés. Nous devons les convaincre. Ensuite, le FN peut faire un gros score. Il n'est pas seulement un défouloir. Certains votent par adhésion et conviction.

Propos recueillis par Eloïse Levesque

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Eloïse Levesque

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