DÉPARTEMENTALES Canton Nîmes 3 : deux gauches, deux visions
Hasard du calendrier : les candidats du Front de Gauche et du Parti Socialiste du canton Nîmes 3 tenaient ce samedi matin une conférence de presse pour se présenter. Dans deux cafés éloignés d’une centaine de mètres, et à quelques minutes près, les discours de ces deux mouvances de la gauche française étaient bien différents.
Chez les premiers, au Front de Gauche, Christine Tome et Sébastien Rodier ont insisté sur leur projet de « remettre l’humain au centre » en redonnant « la priorité à la jeunesse », « en rétablissant les aides aux voyages scolaires », en aidant « les petits agriculteurs du sud du canton dont les terrains n’ont pas à faire l’objet de projets », détaille Sébastien Rodier, 36 ans, professeur d’histoire-géographie et d’éducation civique au collège de Manduel. Son binôme, Christine Tome, 56 ans, en recherche d’emploi, a souligné que, contrairement à ses adversaires : « On n’est pas des professionnels de la politique. Nous, on s’engage à ne faire qu’un seul mandat ». A bon entendeur…
Un peu plus loin, les deux candidats socialistes, Gilles Blanc (PS) et Sibylle Jannekeyn (EELV), ont réuni autour d’eux la fine fleur de la gauche gardoise : le président du conseil général Jean Denat, les députés Françoise Dumas et Christophe Cavard, les conseillers municipaux Catherine Bernié-Boissard, Agnès Charaix-Py et Alain Fabre-Pujol. Gilles Blanc, 50 ans, chef d’entreprise, veut « prendre de la hauteur politique » et s’appuie sur le bilan de la gauche au département : « On ne souhaite pas que le département soit géré comme la ville de Nîmes ». Sibylle Jannekeyn, 60 ans, engagée dans de nombreuses causes en faveur de l’environnement, a développé une partie de ses ambitions : « Je veux réduire les factures d’énergie des nîmois, miser sur la nourriture bio, développer les crèches, soutenir militant du goût, multiplier les pistes cyclables… »
Quand on leur parle les uns des autres, il n’est surtout pas question de « polémiquer », assure Gilles Blanc. Pourtant, au Front de Gauche, Christine Tome fait savoir : « Nous sommes la seule force à gauche ». Et Gilles Blanc, qui, rappelons-le, ne veut pas « polémiquer » et « prendre de la hauteur politique », de répondre : « On est la gauche responsable, la gauche qui gouverne »…
Mais il n’est finalement pas si compliqué de trouver un lien entre le Front de Gauche et le Parti Socialiste. Il porte un nom : Laurent Burgoa. L’homme à battre sur ce canton Nîmes 3. Le conseiller sortant UMP peut s'en féliciter, il parvient à faire l’unanimité dans les deux camps : « Laurent Burgoa a beaucoup promis. Allez parler de lui aux commerçants du centre-ville, dans le quartier des Espagnols ou dans le quartier Beausoleil », suggère Sébastien Rodier du Front de Gauche. Pour les socialistes, c’est Jean Denat qui se charge du cas Burgoa :"Il y a quelques temps, la droite voulait revenir sur les compétences obligatoires du conseil général. Le discours commence à changer. Il ne faut pas mentir aux gens. Revenir sur la politique du conseil général, ce n'est pas participer aux politiques de logement social, ce n'est pas non plus participer à la politique de la ville. De toute façon, la droite ne fait aucune proposition", conclut-il.
Les candidats remplaçants sont Victoria Hunter et Samuel Lavinia pour le Front de Gauche et Annie Courcelle et Félix Meysen pour le Parti Socialiste.
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Tony Duret