Huit tableaux, trois sculptures en pierre, trois sculptures en bois, deux vitraux à restaurer, une mise hors d’eau et une restauration du bâti : l’église de Bagnols s’apprête à changer de visage, ou plutôt à retrouver son visage d’antan.

Et elle en a besoin : « rien n’a été fait depuis 1950 », admet le conseiller municipal Raymond Masse.

« Un projet global »

Alors l’église va bénéficier d’« un projet global qui conçoit la restauration de l’édifice et de ses objets mobiliers », explique Guillaume Bernard, conservateur des antiquités et des objets d’arts à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC).

Un projet « rarissime dans le Gard, d’une ampleur assez inégalée », se félicite Guillaume Bernard. Et les travaux ont débuté par les objets : « les vitraux ont été pris en charge par une restauratrice », explique Laurent Augé, chef du service archives et patrimoine à la Ville.

Les tableaux vont quant à eux être confiés à Toshiro Matsunaga, restaurateur patrimoine avignonnais. « J’utilise une technique minimaliste, explique-t-il. Une peinture ancienne se dégrade naturellement, et ce qui l’abîme le plus, c’est souvent le travail du restaurateur. »

Les fonds baptismaux vont quant à eux être démontés, pour rattraper « une restauration un peu bizarre et les dégradations dues à l’humidité », estime Laurent Augé. La vierge à l’enfant a elle aussi subi une restauration ratée, qui va devoir être défaite.

1,3 million d’euros en tout

Des travaux d’ampleur donc, qui vont coûter 1,3 million d’euros en tout, cofinancés par la DRAC, les dons, la Ville et peut-être le Conseil régional. « Un chantier exemplaire, pour Guillaume Bernard. La municipalité et le curé François Abinader ont rassemblé leur dynamisme. »

« Cette année, c’est 180 000 euros de budget pour la municipalité », compte le maire de Bagnols Jean-Christian Rey, qui a également annoncé que « les appels d’offre pour la maîtrise d’œuvre ont été passés il y a quinze jours. »

Les choses se concrétisent donc, mais pour autant, l’église ne va pas se métamorphoser du jour au lendemain : « il y en a au moins pour deux ans », estime Laurent Augé.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com