Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 18.03.2015 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 198 fois

L’INVITÉ DE LA REDAC’ Personnalité et politique : Laurent Burgoa face à la rédaction d’Objectif Gard

Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Après Jean Denat (PS) hier, c'est au tour de Laurent Burgoa de passer sur le grill d'Objectif Gard. A quelques jours du premier tour des départementales, le 22 mars,  le leader de la droite gardoise se prête, ce mercredi, à quatre interviews de la rédaction : politique et personnalité, collège et transports scolaires, quiz "Connaissez-vous le Gard?". Le responsable politique se soumettra in fine aux questions des lecteurs d'Objectif Gard puis, commentera quatre article du jour. Voici le premier volet de cette série. Restez connectés. 

Objectif Gard : Pourquoi estimez-vous aujourd'hui être le meilleur candidat pour diriger le conseil général du Gard ?

Laurent Burgoa : Ce n'est pas qu'un homme, c'est notre équipe et notre projet qui sont les meilleurs pour conquérir le Département. Je suis élu en 2011, l'année suivante je prends la présidence du groupe UMP et en 2013, je confie à Jean-Paul Fournier (secrétaire général de l'UMP) que je souhaite mener le combat pour ces Départementales. Mon parti m'a investi et, avec Thierry Procida (conseiller général d'opposition UDI) nous avons réussi à faire l'union de nos familles politiques, en intégrant aussi le MoDem.

O.G : Si le mariage entre l'UMP et l'UDI marche bien, la vie commune est plus difficile. Nîmes Métropole est d'ailleurs le théâtre de bisbilles entre vos deux partis. Est-ce que vous nous réservez la même chose au Département ?

L.B : Je connais bien Thierry Procida, nous avons travaillé main dans la main. Vous ne me ferez pas entrer dans ces guéguerres là. Je respecte nos aînés, c'est grâce à eux si nous en sommes là aujourd'hui. Ce que je peux dire, c'est que je serai à l'écoute pour permettre le consensus le plus large possible.

O.G : Vous évoquez souvent le Front National : à force de crier au loup, n'est-ce pas le meilleur moyen pour le faire entrer dans la bergerie…

L.B : Vous savez j'ai un poulailler, et le renard ou le loup finit toujours par entrer (rires). On en parle pour démontrer qu'ils n'ont pas de projet pour le Gard. Regardez leur tract, c'est un document national à la gloire de Marine Le Pen ! Sans parler de leurs candidats parachutés….  Enfin, vous me faites le reproche à moi, mais Jean Denat en parle aussi souvent !

Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

O.G : Quelle est la proposition phare de votre programme ?

L.B : Les droits et les devoirs. Dans cette société qui se cherche, nous devons faire passer des messages. Aujourd'hui, la famille doit jouer son rôle et se responsabiliser. Concrètement, nous voulons mettre en place un contrat parental, comme ce qui se fait dans le département des Alpes-Maritimes. Par exemple, si un adolescent auteur de tags est interpellé, nous proposerons aux parents de signer un contrat, qui pourrait comporter de nettoyer ces dégradations. Si les parents refusent, alors la société ne viendra plus en aide à ses familles.

O.G : Vous n'avez pas l'impression de renvoyer l'image de cette droite moralisatrice, qui stigmatise les "enfants pauvres" ?

L.B : Non, nous ferons la même chose avec les familles qui ne touchent pas d'aide.  En outre, c'est au politique de responsabiliser les gens. Il vaut mieux faire de la politique avec des valeurs, des convictions et de la morale… Aujourd'hui on manque de morale au conseil général du Gard.

O.G : Politique fiction. Demain, vous êtes président du conseil général. Allez-vous financer le Musée de la romanité ou la rénovation du conservatoire de Nîmes ?

L.B : D'abord, je ne fais pas de politique fiction, j'attends de voir ce que révélera l'audit des finances publiques de la collectivité que nous souhaitons faire si nous arrivons. Audit que nous rendrons public. Après, le projet du Musée de la romanité est un bon projet qui permet la création d'emplois à long terme. Je préfère cela à l'embauche de jeunes par la collectivité par le biais de contrats d'avenir non durables payés par le contribuable. Je tiens à souligner que les mêmes qui sont opposés aujourd'hui à ce projet, vecteur de développement économique pour la ville, étaient opposés à Carré d'Art qui fait l'unanimité aujourd'hui. Les temps ont changé, le mur de Berlin est tombé.

Photo : Eloïse Levesque / Objectif Gard.

O.G : Membre de l'opposition, vous répétez depuis des années que le conseil général devrait se replier sur ses compétences. Or, lorsqu'on regarde votre programme "9 propositions pour faire du neuf", on s'aperçoit que les propositions vont au-delà des compétences du conseil général… Nous auriez-vous menti ?

L.B : Pas du tout ! Vous les connaissez, vous, les compétences… La loi NOTRe n'est pas encore votée alors qu'on demande de choisir des conseillers généraux qui ne savent pas exactement ce qu'ils pourront faire.

O.G : Certes, elle n'a pas été votée. Mais on en connait les grandes lignes. Vous vous cachez derrière cet argument pour proposer des mesures qui débordent sur les compétences obligatoires…

L.B : Regardez mon projet, est-ce que je vous parle d'argent ? Ce sont des orientations politique que nous défendrons à la Région si la culture devient une compétence partagée.

O.G : La collectivité connaît des difficultés financières sans précédent (baisse des dotations de l'Etat, augmentation des charges sociales). Sur quel(s) budget(s) allez-vous rogner pour préserver l'équilibre budgétaire ? 

L.B : Nous avons une volonté de diminuer le budget du fonctionnement qui est aujourd'hui de 85% au conseil général. Pour ce faire, nous ferons un audit que je rendrai public pour la plus grande transparence. Nous gèlerons également la fiscalité et nous favoriserons les investissements. Nous avons des marges de manœuvre : on devrait récupérer des fonds avec le changement de compétences, la mise en place d'un service pour lutter contre la fraude fiscale, le changement de gestion du Pont du Gard en délégation de service public. Il nous coûte aujourd'hui 2,5 millions d'euros.

O.G : La qualité de service sera-t-elle la même?

L.B : C’est une DSP et non pas une privatisation. L’objectif est de proposer les mêmes prestations de service. Comme pour les Arènes, la Tour Magne et la Maison Carrée. Ces exemples parlent d'eux-mêmes. Le tourisme nécessite du professionnalisme.

O.G : La gauche vous accuse de vouloir diminuer voire supprimer les aides aux communes et aux associations. Qu'en sera-t-il ?

L.B : L’échelon pertinent c’est la communauté de communes. Les projets structurants des communes portés pas les communautés de communes seront financés par le département. On ne peut pas tout financer. Par ailleurs, à Saint-Gilles, le boulevard Gambetta n’a jamais été goudronné alors qu’à Vauvert, la rue de la République a coûté 1 million d’euros. Pourquoi privilégier l’un par rapport à l’autre? L’argent doit être utilisé au mieux et doit être justifié.

Pour les associations, nous ferons des états généraux de la culture et du sport et nous prendrons des décisions. Je veux que l’on soit transparent.

O.G : Jean Denat refuse de financer la gare de Manduel, quelle est votre position ?

L.B : La gare de Manduel n’est pas que le transport de voyageurs, c'est aussi un réel projet économique. Il y aura toujours des TGV en gare centrale de Nîmes. Pour partir à Paris, on prendra toujours le train à la gare de Nîmes. Manduel privilégiera les voyages internationaux. On reproche au politique de ne pas être visionnaire, cette fois-ci, c’est le cas. La gare de Manduel sera la porte d’entrée du département. L’activité touristique est le premier vecteur d’économie aujourd’hui, profitons-en. Cette gare est faite pour le bassin. Même Arles, ville communiste, se félicite de ce projet, tout comme Redessan, divers gauche.  Jean Denat n’est pas un homme de bon sens. Concernant le financement, je verrai le budget. Et on fera un audit pour déterminer les économies possibles avant tout.

O.G : Question plus personnelle, citez une qualité et un défaut, en évitant les lieux communs du genre, "perfectionniste". 

L.B : Je suis à l'écoute, mais parfois trop direct et trop exigeant avec mes collaborateurs.

O.G : Enfin, on parle beaucoup de vous mais, qu'en sera-t-il de Thierry Procida si vous devenez le président du conseil général du Gard .

L.B : Ce sera l'un de mes principaux vice-président et il aura une importante délégation.

Coralie Mollaret, Eloïse Levesque, Abdel Samari

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