Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 27.03.2015 - abdel-samari - 3 min  - vu 423 fois

DÉPARTEMENTALES Amal Couvreur, joker de la gauche nîmoise

Amal Couvreur et sa binôme EELV Josette Vidal .

Elle est celle qui a réussi à faire s'entendre, sur le canton de Nîmes 2 pour les départementales, socialistes et communistes. Amal Courvreur, assistante sociale proche de la députée Dumas, fait son entrée en politique, pleine d'envie et de déterminisme. 

La droite est peut-être allée vite en besogne, en assurant faire le grand chelem à Nîmes. Dimanche dernier, soir du premier tour, la mine déconfite de Marc Taulelle, candidat UMP sur Nîmes 2, trahissait les 36,35 % recueillis par le communiste Christian Bastid et sa binôme, Amal Couvreur. Si l'élu sortant est populaire, sa partenaire, assistante sociale de profession n'est pas non plus étrangère à ce résultat. A 48 ans, ce petit brin de femme aux yeux noisettes et à la chevelure brune laisse peu indifférent. Pour unir les deux frères ennemis de la gauche (PS et PCF) sur Nîmes 2, l'assistante sociale non encartée mais proche du PS et, d'origine étrangère, s'est révélée être un atout majeur. D'ailleurs, pour ne froisser personne, elle entretient  le mystère autour du choix (en cas d'élection) de son groupe politique : "je suis de gauche et je ferai ce que j'estime être le mieux. Mais je ne laisserai jamais des hommes décider pour moi", martèle la féministe.

Amal Couvreur : "Cela ne sert à rien de râler, il faut agir"

Amal Couvreur a fait son entrée dans le monde politique l'année dernière, pour les municipales nîmoises. Colisitère de Françoise Dumas, elle entretient avec la députée PS une amitié de longue date. "En 1998, l'une de mes collègues se plaignait de la générosité trop prononcée d'une assistante sociale pour des demandeurs d'asile territorial. C'étaient des Algériens qui fuyaient la guerre civile déclenchée par les islamistes", raconte-elle, "quand j'ai entendu ça, j'ai envoyé sur les roses ma collègue en disant que Françoise Dumas avait raison !". 

De gauche à droite, Catherine Bernié-Boissard, Françoise Dumas et Amal Couvreur. Photo : Emeline Andreani/Objectif Gard

Pour les départementales, l'engagement aux cotés de Christian Bastid a été, assure-t-elle, "mûrement réfléchi" : "C'est Jean Denat (leader de la majorité départementale, NDLR) qui m'a demandé de faire équipe avec lui. Je n'ai pas répondu tout de suite. Et puis, il y a eu les attentats de Paris. J'ai compris que cela ne sert à rien de râler, il faut agir".

Originaire du Maroc, la Casablancaise quitte son pays d'origine à 18 ans pour venir faire ses études en France. De fil en aiguille, elle construit sa vie sur l'autre rive de la Méditerranée et, rencontre celui qui deviendra son mari, Michel Couvreur. "A l'époque, certains pensaient que c'était un mariage blanc !", se souvient-elle. Victime de racisme, Amal Courveur fait du "vivre ensemble" son cheval de bataille électoral : "ce n'est pas qu'un slogan, nous devons le vivre et s'enrichir des différences des autres". Et de mettre en avant "cette majorité silencieuse" :  "Des avocats, médecins, chefs d'entreprise ou employés, originaires de pays étrangers ou issus de l'immigration qui sont intégrés et dont on ne parle jamais dans les médias".

Pour les départementales, la candidate se prévaut de mener une "campagne de proximité" : "nous allons voir les gens, nous les écoutons". Entre ses mains, un petit carnet rouge dans lequel sont notés des dizaines de numéro de téléphone : "ce sont les coordonnés des gens qui nous ont demandé de l'aide". Au cours d'un porte-à-porte, Amal Couvreur rencontre "un père qui n'a pas les moyens d'accueillir dignement son fils lorsqu'il en a la garde". Avec des ressources très limitées, l'homme fait partie de ces 14 000  Gardois dont la demande de logement social est insatisfaite. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour répondre à ces personnes", promet-elle. Si le goût de servir l"intérêt général motive son engagement, Amal Couvreur commence à entrevoir les stratégies politiques qui s'entrechoquent : "Je sais que le maire de Nîmes ne cède pas assez de terrain à Habitat du Gard pour qu'il construise des logements…", tacle-t-elle. Sous le regard bienveillant de son binôme PCF, Christian Bastid estime "qu'Amal a fait du chemin tout au long de la campagne…". Si la route est encore longue, la gauche nîmoise a repéré en elle un potentiel qu'elle entend bien mettre à profit pour reconquérir la ville.

Abdel Samari

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