BEAUCAIRE La CNR et le SYMADREM main dans la main pour refaire la digue des Italiens
Les travaux sont en train de démarrer. Ils visent à rehausser la digue dite des Italiens d’1m30 sur environ 600 mètres à partir de l’écluse.
D’ici à cet automne, la digue sera renforcée et portée à une hauteur de 13m10, soit « 50 centimètres au dessus de la crue milléniale, qui a été évaluée à 14 200 mètres cubes au Pont de Tarascon », détaille Thibaut Mallet, directeur général adjoint du SYMADREM, le Syndicat Mixte Interrégional d’Aménagement des Digues du Delta du Rhône et de la Mer, maître d’ouvrage opérationnel.
Des travaux importants aux gros enjeux
Les enjeux sont considérables : « c’est une digue stratégique, extrêmement sensible, note Thibaut Mallet. Si ça casse ici, c’est 2000 ou 3000 mètres cubes qui partent inonder Fourques, Bellegarde et qui peuvent aller jusqu’à Aigues-Mortes ou le Grau-du-Roi », comme en 1856, année de la crue référence, où les eaux du Rhône étaient allées jusqu’aux remparts aigues-mortais après que la digue de Beaucaire a cédé.
Des enjeux qu’on retrouve de l’autre côté du Rhône, avec la réalisation d’une digue à l’est du port d’Arles et le renforcement et le rehaussement de celle du Mas Molin. Les travaux ont démarré à l’automne dernier, et sont sur le point de s’achever, le tout pour une meilleure protection du nord de la cité romaine, durement touché par la crue de 2003. Pour autant, il ne s’agit que d’un début, le but à terme étant de réaliser une digue entre Tarascon et Arles, sur 9 kilomètres. « Ce n’est qu’à ce prix qu’Arles sera mise en sécurité », estime le président du SYMADREM Jean-Luc Masson. Pour ça, il faudra attendre 2020, après au moins trois ans de travaux et 146 millions d’euros. Dans le même temps, des travaux de renforcement seront réalisés entre Fourques et Beaucaire, dont les travaux de la digue des Italiens ne sont que la première phase. Côté Gard le coût total de l’opération sera de 43,65 millions d’euros.
La CNR met 5 millions d’euros sur la table
Revenons à Beaucaire justement et à la digue des Italiens, qui il n’est pas d’une digue facile : « c’est un ouvrage particulier du fait du manque de place il y a beaucoup de contraintes, il a notamment fallu démonter la voie ferrée qui se trouvait sur l’ancienne digue », précise Thibaut Mallet, qui complète que « tout cela explique les coûts assez élevés », de 2,2 millions d’euros pour cette première phase, financés par l’Etat, la région, le Conseil général, les communes et la CNR.
Le financement, c’était d’ailleurs l’objet de la convention signée hier à Arles entre le SYMADREM et la CNR, pour les travaux sur les digues des secteurs de Beaucaire-Tarascon et Arles situées en partie sur le domaine concédé de la CNR. La CNR s’est donc engagée à participer à hauteur de 5 millions d’euros sur les 10,3 que vont coûter les travaux engagés sur son domaine à Beaucaire, Arles et des futurs travaux de rehaussement des digues des zones industrielles de Beaucaire et Tarascon, prévus pour 2018-2019.
« Cette convention vient compléter et préciser les engagements de l’accord cadre de 2010, un partenariat qui se structure et se consolide, a rappelé le directeur général de la CNR Julien Français. Nous avons le fleuve Rhône au cœur de nos préoccupations, nous pour produire de l’énergie et le SYMADREM pour la cause la plus noble, la protection des vies. »
Thierry ALLARD