GARD Denis Bouad, candidat PS à la présidence du Département
Hier après-midi, les conseillers généraux PS ont désigné à l'unanimité — Alexandre Pissas compris — Denis Bouad comme candidat à la présidence du Département. Avec une majorité relative, la Majorité départementale est en capacité de conserver l'exécutif. Verdict jeudi matin, lors du vote de l'Assemblée.
Pas de fumée blanche, mais un sourire affiché sur le visage de Jean Denat. Malgré sa défaite dimanche à Vauvert, le leader de la Majorité départementale accomplit sa mission jusqu'au bout, en préparant le terrain pour la victoire de la gauche. Si l'échec de Jean Denat est "personnel", "il n'est pas collectif puisque la gauche obtient le plus grand nombre d'élus" : 22 conseillers généraux (sur les 46 de l'hémicycle). Une majorité relative, face aux 20 élus de la coalition de droite (UMP-UDI-MoDem) et quatre du Front National.
"Il y a quelques semaines tout le monde tablait sur la défaite de la gauche. Le candidat UMP Laurent Burgoa venait prendre les mesures du bureau et prévoyait déjà de changer la moquette", ironise Jean Denat. Fort de ce constat, le socialiste qui aspire pourquoi pas à endosser les habits de premier fédéral se définit comme "une autorité morale qui a permis d'être écoutée par ses collègues". Hier, Denis Bouad a été désigné à l'unanimité candidat à la présidence du Département par les élus socialistes… Alexandre Pissas compris. Maire de Blauzac depuis 25 ans et président d'Habitat du Gard, Denis Bouad est un responsable politique influant dans la famille socialise gardoise.
Cette désignation ne s'est pas faite sans négociation. Exclu du PS, la réélection d'Alexandre Pissas a créé la surprise dimanche et bousculé le paysage politique. Dans un contexte de majorité relative pour la gauche, le rapport de force est plus que favorable au maire de Tresques qui peut en profiter pour négocier son soutien à Denis Bouad. Sur la réserve, Jean Denat connaît la fragilité de la situation et maîtrise ses allocutions publiques. Mais selon nos informations, en cas de victoire de la Majorité, Alexandre Pissas resterait président du SDIS et décrocherait un poste de vice-président au conseil départemental. Les tractations se poursuivent mais Jean Denat laisse le soin à Denis Bouad de choisir sa stratégie pour composer son équipe qui respectera le principe de parité.
Jean Denat : "La candidature de Laurent Burgoa est pathétique"
Amer face au Front National, ce proche de Manuel Valls règle ses comptes avec la droite camarguaise dont "la porosité avec le Front National gagne du terrain". Il en veut pour preuve, le comportement des candidats du Bon Sens Gardois sur Vauvert "qui n'ont pas appelé à faire Front républicain, contrairement à ceux qu'ils disaient avant le premier tour (…) et à la position honorable de Jean-Paul Fournier". "J'ai fait les frais de la stratégie de la crible. Il y a un manque de culture politique sur ce territoire", ajoute Jean Denat qui met en garde Laurent Burgoa : "s'il maintient sa candidature au poste de président du conseil départemental, il prend le risque d'être élu avec les voix du FN (…) Si nous avions été dans cette situation, nous n'aurions pas présenté de candidat".
Pas de quoi dissuader la droite de présenter la candidature de Laurent Burgoa : "on a décidé de maintenir la candidature, qui demeure un candidat légitime, il est le seul parmi les trois prétendants encore en lice puisque Jean Denat et Yoann Gillet n'ont pas été élus", explique une conseillère départementale UMP. Quant à l'opportunité de discuter avec le FN pour faire basculer la présidence à droite, c'est clairement "non, en aucun cas nous n'avons pris des contacts avec les équipes du FN" affirme l'élue, qui estime toutefois qu'"après, on n'est pas responsables des votes du FN. Je ne sais pas ce qu'ils décideront jeudi, on n'est pas à l'abri d'une surprise." En clair, d'une élection de Laurent Burgoa grâce aux voix du FN, mais sans que la droite n'ait rien demandé.
"Je connais des conseillers généraux de droite, qui seraient capables de voter pour nous afin de ne pas prendre ce risque", conclut Jean Denat. Verdict jeudi matin.
Thierry Allard et Coralie Mollaret