FAIT DU JOUR Urgence dans la rénovation de l'abbatiale de Saint-Gilles
Un mur menace de s'effondrer et de mettre en péril les fouilles archéologiques de l'abbatiale de Saint-Gilles, qui n'a pas fini de livrer tous ses secrets.
Construite entre le VIème et le XVème siècle, l'abbatiale de Saint-Gilles était l'un des grands centres chrétiens du monde. Classé monument historique en 1840 et inscrit au patrimoine de l'UNESCO depuis 1998 au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, l'édifice fait l'objet depuis une décennie de recherches scientifiques fructueuses. Elles ont permis d'approfondir les connaissances sur le lieu. Les fondations de l'abbatiale ont pu être observé, tout comme les vestiges de la galerie nord du cloître. Parmi ces trésors, les coffres de deux tombeaux, les traces d'une canalisation, des ossements humains, "on a une décennie de recherche scientifique et de travaille en archive à mettre en valeur. Il faut le raconter au public", précise Vanessa Eggert.?? Pour des raisons de sécurité, les recherches ont été interrompues. La façade du dortoir dans la cours nord menace de s'effondrer ce qui compliquerai d'avantage l'avancée des recherches.
Deux phases d'études - l'une portant sur le diagnostic et l'autre sur la faisabilité - menées par des architectes et des ingénieurs ont permis d'évaluer le degrés d'urgence de ces travaux. Et de constater l'imminence de l'écroulement si rien n’était fait d'ici la fin de l'année. "Nous devons stabiliser ce mur, et traiter tous les points d'urgence avant de lancer la phase de restauration." ??Un travail titanesque de plusieurs années, avant d'imaginer, sur ce site, un lieu de vie touristique digne de ce nom.
"C'est une priorité, il faut le faire maintenant sinon jamais" Eddy Valadier, maire de Saint-Gilles
Car c'est bien ça dont il est question. L'objectif est de valoriser l'histoire de l'abbaye, lieu de pèlerinage toujours en activité. 400 000 euros seraient nécessaires pour finaliser ces travaux d'urgence. "Nous devons faire oeuvre de conservation afin que cela devienne un moteur économique et touristique. C'est une priorité, il faut le faire maintenant sinon jamais" déclarait mardi Eddy Valadier, lors des visites du Préfet du Languedoc-Roussillon et du Préfet du Gard, Pierre de Bousquet et Didier martin. Tout deux, visiblement séduits par le projet, n'ont pas hésité à s'avancer sur une aide de l'Etat à hauteur de 50 %. De son côté, la mairie s'est engagée pour 20 %. Pour les 30 % manquants, Eddy Valadier envisage de solliciter le département, la région, où le mécénat. Mais quand ? "La réponse est politique" répond Vanessa Eggert. Pour les experts, le mur menaçant ne devrait pas tenir un hiver supplémentaire. Mais le Maire de Saint-Gilles relativise : "On peut commencer courant du second semestre, et imaginer une réhabilitation complète d'ici 3 ou 4 ans".
Baptiste Manzinali