UZÈS Le budget adopté sur fond de polémique autour de l’école du Pont-des-Charrettes
Il y avait du monde hier soir dans le salon Racine de la mairie d’Uzès pour le conseil municipal.
Au delà de l’ordre du jour, qui comportait le vote des différents budgets primitifs 2015 de la commune, c’est le sort de l’école élémentaire du Pont-des-Charrettes qui justifiait cette affluence composée, comme on s’en apercevra plus tard, en grande majorité de parents d’élèves de ladite école.
« Un programme ambitieux en investissements »
Concernant le budget, voté la veille de la date limite fixée par la loi, aucune surprise par rapport au débat d’orientations budgétaires. Ainsi, les taux de taxes restent stables par rapport à 2014, à 13,13 % pour la taxe d’habitation, 21,37 % pour la taxe foncière et 69,52 % pour le foncier non bâti.
Pour ce qui est du budget primitif 2015 de la commune, l’adjoint aux finances Thierry de Seguins-Cohorn a démarré en rappelant que 2015 voyait « une baisse de 240 000 euros des dotations de l’Etat qui vient s’ajouter aux 100 000 de 2014, avec un total de 850 000 euros de moins à l’horizon 2017 à absorber. » Pour autant, l’élu a estimé que le budget présenté comprenait notamment « un programme ambitieux en investissements avec le lancement ou la clôture de grands projets » mais que la situation « oblige à des arbitrages, principalement en dépenses de fonctionnement. »
Des dépenses de fonctionnement qui s’élèveront à 12 047 868,71 euros, en légère progression par rapport à 2014 (11 799 000 euros). Une somme de 6 672 939,08 sera consacrée aux investissements de la commune, contre 2 974 000 euros l’an passé.
« Des lignes budgétaires pour certaines incohérentes »
Pas de quoi convaincre entièrement l’opposition : ainsi, Caroline Sepet dénoncera « des lignes budgétaires pour certaines incohérentes », avec notamment « 311 000 euros pour le quartier Saint-Roman, est-ce pertinent dans un budget contraint ? Pendant ce temps on perd 20 000 euros pour le CCAS et les subventions sont en baisse d’une manière générale. » Le maire Jean-Luc Chapon lui répondra que « c’était dans notre programme, mais on ne s’attendait pas à ce que l’Etat nous fasse ça avec les dotations. Nous appuyons un programme, nous dotons Uzès de ce dont elle a besoin, le quartier Saint-Roman est très touristique, il était temps de nous en occuper. » Le budget sera voté avec 5 votes contre.
Sur le budget de la zone d’activité de Mayac, l’élu d’opposition Jérôme Maurin s’étonnera de ce que la commune conserve ce budget, de 2,7 millions d’euros en fonctionnement et 2,65 millions d’euros en investissement, alors que la ZAC est passée sous la compétence de l’intercommunalité. Le maire lui répondra que le budget changera de drapeau lorsqu’il sera équilibré.
« La décision est prise »
Le cas de l’école du Pont-des-Charrettes va revenir lors du vote des subventions municipales, qui s’élèvent en 2014 à 680 873 euros, dont 148 000 pour le CCAS. S’adressant au maire, Caroline Sepet se dira « ravie de constater que vous êtes revenu à une position plus raisonnable pour l’école du Pont-des-Charrettes dont la ligne de subvention est maintenue, j’en déduis que l’école restera ouverte. »
Pas tout à fait en fait : « ce n’est pas parce qu’on a décidé du transfert de l’école du Pont-des-Charrettes au groupe scolaire qu’on va arrêter les subventions », va répondre Jean-Luc Chapon, suscitant un tollé dans le public, qui a immédiatement sorti des feuilles A3 dénonçant la fermeture de l’école.
« En 2012, vous plaidiez pour cette école, qu’est-ce qui a changé en 3 ans ? » lui demandera l’élue d’opposition. « En 2012, l’inspection d’académie nous a dit qu’elle voulait fermer l’école, ce à quoi j’avais répondu que je n’y voyais aucun inconvénient, car il y avait des problèmes de sécurité, a expliqué le maire. Ensuite l’inspection d’académie a dit aux parents que c’était la mairie qui voulait la fermer », justifiant le soutien municipal de l’époque, donc. Le maire clora les débats d’un définitif : « la décision est prise », sans convaincre les parents d’élèves.
Croisés à la sortie du conseil municipal, ils nous ont confié « continuer le combat plus que jamais. »
Thierry ALLARD