GARD Comment Denis Bouad (PS) gouvernera-t-il le Département ?
Sans majorité absolue, le président PS doit prendre en compte l'opposition sans froisser les siens. Une mission d'équilibriste qui débute, ce mercredi, avec la nomination de plusieurs élus dans les commissions et conseils d'administration.
En politique la question du "comment" est primordiale. C'est elle qui définit les moyens des ambitions des élus, souvent plus généreux en punch line incisives qu'en explications minutieuses. Demin matin, c'est l'un de ces sujets complexes, a priori barbants, qui attend les Gardois : l'attribution des délégations aux 13 vice-présidents ainsi que la nomination des conseillers départementaux dans les commissions et conseils d'administration des satellites de la collectivité (SDIS, Pont-du-Gard, Habitat du Gard…). Et pourtant… Cette séance publique s'annonce capitale pour l'avenir de la mandature Bouad.
Ménager la chèvre et le chou
Sans majorité absolue, le Département du Gard se retrouve dans une situation inédite. Concrètement : si la gauche, avec ses 22 élus, souhaite conserver l'exécutif, elle va devoir convaincre au-delà de ses rangs pour rassembler au moins 23 voix sur les 46 impératives pour l'approbation des budgets. Denis Bouad doit alors ménager les susceptibilités, mais aussi taire les égos trop gourmands sans toutefois les ignorer.
Dès son élection, le socialiste a reçu à plusieurs reprises Laurent Burgoa. Le leader UMP au Département confie que "les discussions ont débouché sur peu d'ouverture. Nous avons récupéré des places dans les conseils d'administration d'Habitat du Gard, de la Segard, du SDIS et du Pont-du-Gard. C'est vrai, on est mieux représenté qu'avant, maintenant nous verrons ce qu'il sera voté demain". Du coté des centristes, Gérard Blanc pourrait occuper un siège dans la commission sociale. Quant au maire de Marguerittes, William Portal, il devrait intégrer la commission mobilité. L'élu n'a, par ailleurs, pas caché son envie de présider le nouveau syndicat mixte des transports. Reste à savoir ce qu'en diront les partenaires de gauche (PCF et EELV). A noter que les écologistes ont eu un premier geste de Denis Bouad, dès son intronisation : le seuil pour constituer un groupe à été abaissé à deux élus.
Rien n'est joué pour Pissas
Enfin, comment sera géré l'épineux dossier "Alexandre Pissas"? L'ex-socialiste a monnayé très cher son soutien à Denis Bouad en avril. Dans sa longue liste de doléances, on retrouve : la présidence du SDIS, la représentation au CHU ou encore la présidence d'Habitat du Gard. La dernière requête est loin d'être acquise. Le bailleur social du Département compte 180 millions de budget, 350 salariés mais aussi 14 000 locataires. Une position politique stratégique que "Denis Bouad et ses soutiens ne sont pas enclin à lui céder", confie l'une de nos sources.
Après la nomination, demain matin, des élus qui composeront les conseils d'administration, ces derniers se réuniront tour à tour afin d'élire leur président. Et déjà, à Habitat du Gard, beaucoup prédisent une surprise…
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Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com