GARD Motions : élection décisive pour le Parti Socialiste
Demain les socialistes sont appelés à choisir la ligne politique de leur parti pour les trois prochaines années. Un scrutin susceptible d'influer sur la composition de la liste gardoise pour les régionales de décembre.
Un tournant dans la vie du Parti Socialiste. Dans un contexte d'impopularité du gouvernement, l'ensemble des militants des fédérations votera demain de 17 à 22 heures pour les motions. Dans le Gard, avec à peine 90 adhérents à jour de leur cotisation (dernier recensement), la tutelle, toujours sujette aux critiques, espère bien faire de ce scrutin une démonstration de force, en mobilisant la réserve des 1 500 militants. Seulement, le doute subsiste : "on arrivera certainement à une participation de 500 votants comme ce fut le cas lors de la désignation du duo Alary/Delga", présage un socialiste.
Cette élection est en de nombreux points inédite. D'abord, parce que c'est la première fois que les militants réactualisent leur ligne politique, alors que leurs caciques sont aux affaires. Le résultat du vote militant reflétera-t-il la défiance de l'opinion publique à l'égard de François Hollande ? Parmi les quatre motions qui s'affrontent, le gouvernement soutient celle du Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis (motion A). Dans le Gard, la députée Françoise Dumas et le maire de Vauvert, par ailleurs proche du Premier ministre, Jean Denat, ont été désignés mandataires. La motion B, conduite par le député frondeur Christian Paul, retient l'attention des observateurs politiques. Proche d'Arnaud Montebourg, le député gardois Patrice Prat, défend cette ligne politique, aux cotés du socialiste nîmois Christophe Geneix et de la conseillère régionale sortante Karine Margutti.
Quelles conséquences sur la liste des régionales ?
Le vote interne des motions, fait entrevoir une lumière de liberté chez les socialistes gardois, dans l'ombre de la tutelle depuis maintenant un an. Début juin, le congrès de Poitiers proclamera officiellement les résultats du vote des motions, ce qui ouvrira la voie à la désignation des premiers fédéraux le 11 juin. Si n'importe quel militant peut se présenter, la motion dans laquelle il s'inscrit aura une incidence sur le vote. Idem pour les élections régionales de décembre, "Damien Alary attend les résultats du vote des motions pour finaliser sa liste", pense l'une de nos sources qui, derrière le Vidourle, observe les rapprochements entre les socialistes mécontents et l'impétueux maire de Montpellier, Philippe Saurel.
Depuis quelques semaines, plusieurs élus et militants grincent des dents face au processus choisi par Solférino pour désigner les candidats aux régionales. Contrairement à ses voisines dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées qui entérinent leur liste en juillet (après le congrès de Poitiers), le conseil fédéral du Gard la valide mardi soir. Et, à moins qu'une contre-liste ne soit présentée, les adhérents n'auront pas voix chapitre… Pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, "Damien Alary devra faire une place aux frondeurs, pourquoi pas Patrice Prat, si la motion B arrive en tête", poursuit notre source. Seul hic : le règlement des cotisations (part fédérale) de l'élu à la fédération qui laisse sérieusement à désirer…
Enfin, la secrétaire d'Etat Carole Delga, tête de liste dans la super-région, a émis l'idée d'édicter une règle - pas plus d'un député par liste - afin que tous les députés apeurés d'une éventuelle déroute en 2017, ne se recasent pas aux régionales. Depuis quelques jours, plusieurs bruits de couloirs attestent que la candidature de Françoise Dumas serait compromise… A moins que la motion A ne triomphe ? Le résultat du vote, demain soir, sera en ce sens déterminant.
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Coralie Mollaret