GARD Motions : les socialistes à l'heure du vote
Ce soir, les militants gardois ont départagé les motions avant le Congrès de Poitiers, début juin.
Les allers-retours s'enchainent à la Maison Jean Jaurès… Depuis 17 heures, l'ensemble des militants se prononcent sur les motions. Des bases programmatiques, portées par les caciques du PS, qui définiront la ligne politique de leur parti pour les trois ans à venir. Dans le Gard, une cinquantaine de bureaux de vote ont été ouverts. La question de la mobilisation est centrale : c'est elle qui donne la légitimité au vainqueur. Pour l'heure, 90 adhérents sont à jour de leur cotisation. Seulement, les militants ont coutume de profiter des scrutins internes pour renouveler leur adhésion. "Bon, 55 euros c'est pas donné, mais on le fait pour nos valeurs", lance Annick*, avant de donner son chèque à son secrétaire de section.
Vêtue d'une veste rose de circonstance, la députée Dumas arrive dans la salle du conseil fédéral et s'empare de son bulletin. Une feuille format A4 sur laquelle la parlementaire coche sans sourciller la motion A. Mandataire du texte porté par l'actuel Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, la Nîmoise reste fidèle au gouvernement Valls : "Je sais pourquoi j'ai été élu. Avec François Hollande, nous mettons en place des réformes qui respectent le principe de justice sociale. Changer notre ligne politique à mi-mandat serait une erreur". Mais tous ne l'entendent pas de cette oreille. Certains socialistes, mécontents de la politique économique, argumentent : " j'ai voté la motion B, celle des frondeurs… Moi, j'aimerais qu'on donne davantage aux gens et moins aux entreprises". Pierre Ramperez, ancien élu à la ville de Nîmes, parle en connaissance de cause : "Etre aux affaires ce n'est pas simple, et je trouve que François Hollande s'attaque aux réformes de fond, même s'il vend mal sa marchandise".
A l'entrée de la fédération, plusieurs militants, visiblement contents de se retrouver, débattent avec autodérision sur les divisions de leur parti : "quand deux socialistes débattent dans une pièce, il y a au moins quatre avis différents", lance amusé l'aubryste Gilles Blanc, qui a suivi la maire de Lille en soutenant la motion Cambadélis. A quelques pas, Jean, ancien démographe et Annick, psychologue de couple à la retraite, sont en grande discussion. "Moi, je trouve qu'avec Hollande, aucune affaire impliquant Nicolas Sarkozy ne passe à la trappe", déclare le premier. Préoccupée par le devenir de la planète, Annick se réjouie du sommet sur le climat organisé : "les vrais enjeux sont là". Seulement, la socialiste ne votera ni pour la motion A, ni pour la motion B des frondeurs : "je trouve que François Hollande navigue un peu à vue en terme de politique économique. Il n'a pas de vision claire. Quant aux frondeurs, ils se mettent trop en avant et divisent. On a besoin de jouer collectif et d'avoir un vrai projet pour notre pays".
Les résultats du scrutin devraient être livrés demain après-midi. Le 28 mai, les militants PS seront appelés à départager les deux motions arrivées en tête au premier tour. Le premier signataire de la motion vainqueur deviendra alors le Premier secrétaire du parti. Le 11 juin, les militants PS de chaque département seront de nouveau appelés aux urnes pour désigner leur Premier fédéral, synonyme dans le Gard de la fin de la tutelle, mise en place par Solférino il y a un an.
*Le nom a été modifié.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard