NÎMES Démutualisation : des questions humaines et financières alarmantes
La municipalité nîmoise s'apprête à lancer un vaste recrutement pour regonfler son service des finances qu'elle souhaite démutualiser avec Nîmes Métropole. Si les conséquences financières pourraient être importantes pour l'EPCI, la question du devenir des agents mutualisés reste en suspend.
Dans la guerre des chefs que se livre épisodiquement Fournier (UMP)/Lachaud (UDI), la bataille de la démutualisation des services se joue en ce moment entre la mairie et l'agglomération Nîmes Métropole. En décembre, en réaction à l'éviction par Yvan Lachaud du directeur général adjoint D.K, la ville de Nîmes avait annoncé son intention de démutualiser son service des finances et des ressources humaines*. Au total, 89 agents sont concernés.
Selon La Gazette des Communes, la municipalité s'apprête à lancer un appel à candidature afin de pourvoir 18 postes dans sa nouvelle direction des finances.
Une épée de Damoclès sur Nîmes Métropole
La municipalité, qui assume 73% du coût des agents mutualisés, certifie par la voix de son DGS (Directeur Général des Services), Christophe Madalle, que l'opération entrainera une légère baisse des dépenses. Seulement pour l'agglomération, l'affaire est plus délicate. La démutualisation aura un impact négatif sur les dotations de l'Etat, qui encourage davantage aux regroupements qu'à la démultiplication… Selon nos informations, la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) pourrait diminuer de 223 000 euros.
Pour limiter les risques financiers, l'agglomération s'est fixée l'ambitieux objectif de ne pas engager de dépenses supplémentaires, soit 27 % de la charge globale (la quote-part payée actuellement pour la mutualisation, NDLR). Nîmes Métropole doit conserver pour ses propres besoins 23 agents plus 6 agents encore mutualisés.
Qu'adviendra-il alors des 60 agents restants ? Ces personnes seront-elles candidates aux postes qui seront publiés par la ville de Nîmes ? Selon nos informations, recueillies auprès de Nîmes Métropole, la municipalité a « refusé de prendre le moindre engagement à cet égard ».
Ces 60 agents représentent une masse salariale que l’on peut estimer aux alentours de 2,43 millions d'euros. Potentiellement, il existe un risque financier récurrent maximal de 2,65 M€ (masse salariale et baisse de la DGF) pour l'EPCI.
La nouvelle direction des finances de la mairie de Nîmes sera opérationnelle le 1er septembre. Quant à la direction des ressources humaines, le dossier devra passer en juin devant un comité technique paritaire. A suivre…
*Signé en 2010, une convention entre la ville et l'agglomération avait mutualisé ces deux services. A l'époque, le maire et président de Nîmes Métropole, n'était qu'une seule et unique personne, Jean-Paul Fournier (UMP).