UZÈS Mas Careiron : le dialogue de sourds continue, le directeur retenu
Après onze mois de conflit entre la direction du centre hospitalier uzétien du Mas Careiron et l’intersyndicale au sujet du plan d’économies et d’un rapprochement avec l’hôpital local, le Comité Technique d’Etablissement (CTE) qui se tenait ce matin s’annonçait tendu.
L’intersyndicale avait appelé les personnels à la mobilisation, alors que l’ordre du jour du CTE contenait le fameux plan d’économies.
Le personnel de l’hôpital de jour obtient gain de cause
Très vite, les représentants syndicaux du CTE sortent de la salle de réunion pour annoncer deux nouvelles aux manifestants : la fusion avec l’hôpital local semble s’éloigner, puisque le collège médical s’y oppose, et l’hôpital de jour Gambetta n’intègrera finalement pas les murs du Mas Careiron : « une villa va être achetée entre le Carrefour et la pharmacie, et des travaux vont être faits », annonce le représentant syndical, sous les applaudissements.
Des membres du personnel de l’hôpital de jour se disent « complètement satisfaits » après « des mois de lutte pour continuer à soigner hors des murs du centre hospitalier. »
Deux bonnes nouvelles pour l’intersyndicale, mais pour autant, le plus gros reste à voir, à savoir le gel du plan d’économies de la direction pour l’année en cours. Et les syndicats avaient prévenu : si le directeur Pierre Nogrette s’entêtait, ils envahiraient la salle. Ça n’a pas loupé.
Le directeur retenu « la journée, la nuit, la semaine s’il le faut »
Ainsi, comme lors du conseil de surveillance il y a quelques mois, la salle de réunion a été envahie, dans un vacarme assourdissant. « Monsieur Nogrette, vous l’aurez compris le personnel ne lâchera pas, lance Fabrice Aimé de FO. Les négociations, vous ne voulez pas en entendre parler. On va les faire à notre manière ! »
Le directeur reste impavide. Fabrice Aimé reprend : « il nous faut une tierce personne pour négocier, vous vous en foutez complètement, vous êtes mandaté par l’ARS. » Edouard Gloanec de Sud Santé sociaux poursuit : « vous méprisez tout le monde, on veut un vrai interlocuteur pour de vraies négociations. »
Les syndicats vont ensuite lui proposer « le gel du plan d’économies pour 2015, et la fixation d’une date en septembre pour ouvrir des vraies négociations. » Pierre Nogrette, toujours aussi calme, répond simplement d’un « non » presque inaudible à la proposition, provoquant un tollé général, avant de refuser de s’expliquer sur son refus : « je parlerai en CTE tout à l’heure. » A ce moment, le CTE est déjà interrompu depuis trois bons quarts d’heure.
Et c’est parti pour un nouveau bras de fer, qui risque de durer : à l’heure où nous écrivions ces lignes, le directeur était toujours retenu par le personnel. « Le personnel est prêt à y passer la journée, la nuit, la semaine s’il le faut », nous a indiqué le Dr Philippe Gasser, de l’Union Syndicale de la Psychiatrie. Dans l'après-midi, "nous avons appris qu'un médiateur serait nommé par l'ARS à la demande de la préfecture" affirme Sébastien Castagnier de la CGT, qui précise "on attend le fax."
Le conflit se durcit donc de plus en plus, et le prochain conseil de surveillance de l’établissement, le 26 juin, s’annonce plus explosif que jamais.
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Thierry ALLARD