FAIT DU JOUR En période difficile, le Département lance un audit de son patrimoine
Les conseillers départementaux sont appelés, ce matin, à réajuster 30 millions d'euros de crédits (budget 2015). Parmi les rapports importants : l'augmentation de la taxe sur l'électricité et le lancement d'un audit sur l'organisation et le patrimoine de la collectivité.
En ces temps de disette budgétaire, un sou est un sou. C'est pourquoi ce matin, le président du conseil départemental, Denis Bouad, va proposer aux élus de lancer "un audit sur l'organisation et le patrimoine de la collectivité". "Je veux faire au Département ce que j'ai fait à Habitat du Gard", a lancé mardi le socialiste, en marge d'une conférence de presse sur les résultats 2014 de l'Office public HLM. Face aux baisses des dotations de l'Etat et à l'augmentation des charges sociales, l'heure est aux économies : "Nos services réalisent parfois des missions que nous confions à des associations. La mise en place d'un outil interne de contrôle de gestion peut être pertinent. Il servira à vérifier la mise en place de nos politiques dans les services", expliquait Denis Bouad, lors d'un entretien accordé à Objectif Gard.
La nouvelle a très bien été accueillie par l'opposition, qui l'érige même en victoire : "C'était l'une de nos promesses de campagne et l'exécutif nous l'a concédée", se réjouit Laurent Burgoa, président du Bon Sens Républicains (ex-UMP). Du coté de l'entourage de Denis Bouad, le son de cloche est différent : "ce n'est pas du tout à cause de la droite, c'est nous qui avons voulu réaliser cet audit".
Ce matin, le plus gros de l'ordre du jour portera sur la validation des comptes administratifs 2014, qui doivent être entérinés avant le 30 juin. Se greffera à ces rapports une "décision modificative" du budget de 2015 pour laquelle les élus sont appelés à réajuster 30 millions d'euros de crédits. "Cela ne bouleversera pas les grands enjeux votés en décembre. C'est un arbitrage courant dans une collectivité : nous avions prévu certaines dépenses mais parfois, on se rend compte que les sommes sont trop importantes ou au contraire, insuffisantes", éclaire le cabinet de Denis Bouad.
L'opposition sur le qui-vive
Parmi les dossiers qui risquent de faire grincer des dents l'opposition : l'augmentation de la TDCFE (Taxe Départementale sur la Consommation Finale d'Électricité) de 0,25%. "A l'heure où nos concitoyens sont matraqués d'impôts, nous refusons de voter cette augmentation", assure l'élu LR (Les Républicains) Laurent Burgoa. Et d'ajouter, un brin taquin : "j'aimerais savoir ce que fera le communiste Jean-Michel Suau, qui n'avait pas voter le budget 2015. Va-t-il tenir sa position rebelle ? Le Département continue de perdre des aides de l'Etat". Pour la gauche, la position des élus d'opposition est électoraliste : "ils ne peuvent pas tout refuser et demander des financements pour la gare de Manduel ou le Musée de la romanité. Ils devront tenir un discours de vérité à leurs administrés".
Enfin, concernant la Prévention spécialisée : les subventions en baisse de 10% ne seront pas réaugmentées, comme l'avait laisser entendre l'ancien président Jean Denat. "La décision sera renvoyée à septembre", annonce l'exécutif. De quoi agacer l'élu LR Richard Tibérino : "Au moment où les quartiers en ont le plus besoin, le Département baisse ses aides… Parallèlement on vote 50 000 euros à la ZAC Bois de Minteau une subvention alors qu'elle n'a aucune infrastructure". Les débats promettent donc d'être vifs, ce matin, au sein de l'hémicycle gardois.
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Coralie Mollaret