SCANDALES DE L’ÉTÉ La comptable du PS détournait l’argent pour améliorer son quotidien
Pendant six ans, de 2006 à 2012, Nathalie Bouvet a travaillé en tant que comptable au sein de la fédération du PS gardois. Pendant cette période, elle a détourné 377.000€, une coquette somme qui lui a permis de mener la belle vie.
Fin d’année 2012, c’est un coup de tonnerre qui frappe la fédération Gardoise du Parti Socialiste : 377 000€ ont été détournés avec « une simplicité qui laisse pantois », s’étonnera quelques mois plus tard le président du tribunal correctionnel de Nîmes chargé de juger l’affaire. Nathalie Bouvet, la secrétaire comptable de la fédération, avait une délégation de signature et a vite compris qu’elle n’était pas surveillée. Pendant toutes ces années, elle a donc émis 254 chèques dont 222 sur son propre compte. En moyenne, la comptable se versait 62 000€ par an avec des années plus fastueuses, comme en 2011, où son revenu annuel a atteint les 98 000€. Bien loin de celui qu’elle percevait officiellement : 15 600€.
Restaurants, voyages, taxis…
Avec tout cet argent, la comptable va nettement améliorer son quotidien. Matin et soir, pour se rendre et repartir du travail, elle se déplace exclusivement en taxi, bien plus pratique que le bus qu’elle empruntait auparavant. Les allers-retours lui coûtent 140€ par jour. Merci les généreux militants ! Quand elle n’a pas envie de se faire à manger, elle se rend au restaurant. Entre quatre à six fois par semaine. Les additions varient entre 60€ et 250€. On ne se refuse rien chez les Bouvet. Pour les vacances, c’est Tunisie, Grèce, Baléares, Sénégal, Brésil… L’appartement familial mérite un petit coup de jeune ? Pas de problème, la comptable investit entre 30 000 et 40 000€ pour les travaux.
« C’est plus fort que moi »
Mais, on l’a vu, la belle vie prend fin en 2012 après une parenthèse dorée de six ans. La suite sera beaucoup moins rose. La comptable est licenciée. Une plainte est déposée contre elle et son procès s’ouvre au tribunal correctionnel de Nîmes en avril 2014. A l’audience, Nathalie Bouvet expliquera ses nombreux détournements en invoquant une « addiction » : « C’est plus fort que moi, j’avais besoin d’avoir de l’argent », dira-t-elle au président du tribunal Jean-Pierre Bandiera qui prononcera une peine de deux ans de prison dont un an avec sursis ainsi qu’une amende de 40 000€. Son mari, qui a profité du train de vie de sa compagne, a lui été condamné à six mois avec sursis et 20 000€ d’amende. Au civil, les époux devront rembourser 188 000€.
Des questions
Les détournements de la comptable, qui restent un acte isolé, laissent tout de même quelques questions en suspens. Et une notamment : comment, pendant six ans, Nathalie Bouvet a-t-elle pu échapper à la vigilance des experts-comptables ainsi qu’à celle du trésorier ? Mystère…
Tony Duret